RDC : Ce qu'il faut savoir sur la plateforme des confessions religieuses 

Vendredi 3 décembre 2021 - 14:28
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7SUR7

La plateforme des confessions religieuses a publié le jeudi 2 décembre 2021, la décision de sa plénière qui a procédé au remplacement par élection de leurs président et vice-président, respectivement les représentants de l'église catholique et protestante. 

Ces derniers ont récemment annoncé leur "retrait" momentanément de la plateforme et les 6 ont annoncé le même jeudi avoir pris acte. 

Cest l'évêque général Dodo Kamba, représentant de l'église de Reveil du Congo (ERC) qui prend donc les commandes. Il sera secondé par l'imam Abdallah Mangala de la communauté islamique au Congo (COMICO).

L'église catholique a  suspendu sa participation et l'église protestante s'est désolidarisée des 6 autres confessions religieuses à la suite des longues tensions au sein de cette plateforme autour de la désignation du nouveau président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), une des missions assignées aux confessions religieuses par la loi.

Cette plateforme réunit des chefs et représentants légaux des chacunes des confessions religieuses reconnues par l'État congolais.

Si sa création a été l'initiative de l'Eglise du Christ au Zaïre (ECZ) grâce à Bokeleale, son évêque général de l'époque, c'est le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya qui a été le premier président de cette structure. 

"Cest l'évêque Bokeleale qui avait estimé que le cardinal devrait en être le président à l'époque vu qu'il était déjà président de la conférence nationale souveraine", a dit à 7SUR7.CD l'imam Musa Rachid, président de la Commission d'Intégrité et de Médiation Électorale (CIME).

La plateforme a été créé en juillet 1991 avec 5 membres fondateurs à savoir : 

- L’Eglise Catholique, représentée par Monseigneur Laurent Laurent Monsengwo à l'époque Archevêque de Kisangani et président de la Conférence Episcopale Nationale du Zaïre (actuelle CENCO) ;
 
- L’Eglise du Christ au Zaïre (ECZ) représentée par son président national, l'Evêque Bokeleale ;

- L’Eglise Kimbanguiste
(EJCSK) représentée par sonchef spiritiel Joseph Diangenda ;

- La Communauté Islamique en République démocratique du Zaïre (COMICO actuellement) représentée par son représentant légal El Hadj Mudilowa Malemba :

- L’Eglise Orthodoxe représentée par le père David KATALAY.

L'effectif va s'agrandir en 2002, avec les négociations de Sun City, en Afrique du Sud. Deux autres confessions religieuses se sont ajoutées dans ce contexte politique. Il s'agit de l'Eglise de Reveil au Congo avec son représentant légal de l'époque, l'évêque général Albert Kankienza et L’Union des Églises Indépendantes du Congo (UEIC) représentée par Monseigneur Simon Neinga.

Il faudra attendre 3 ans plutard pour voir l'Armée du Salut rejoindre la plateforme et ainsi ramener le nombre à 8 tel que reconnu à ce jour.

 De la composition et du fonctionnement

Selon sa charte, le siège social de cette plateforme est le Centre interdiocesain (siège de la CENCO), situé dans la commune de la Gombe à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

"Il peut être transféré à tout autre lieu sur décision des chefs des confessions religieuses membres", précise l'article 2 de la charte de la plateforme des confessions religieuses.

La plateforme des confessions religieuses est composée de deux organes. La plénière et le secrétariat technique. 

La plénière est composée des 8 chefs religieux et le secrétariat technique composé des experts de chacune des confessions religieuses. 

La plénière est chapeautée par un bureau composé du président, vice-président et d'un rapporteur.

"Le président, le vice-président et le rapporteur de la Plateforme sont élus pour une durée de 3 ans", lit-on à l'article 15 de cette charte. 

Cette charte en son article 17, reconnaît au président les compétences de convoquer et de présider les réunions de la plénière prévues d'ordinaire 4 fois par an. 

Le président engage également la plateforme vis-à-vis des tiers. Mais il signe avec tous les membres de la plénière les décisions de la plateforme. 

La charte recommande le consensus comme mode de décision et à défaut d'un consensus, elle demande de recourir à un vote transparent.

Moise Dianyishayi