RDC : Le BCNUDH accusé de cautionner le nettoyage ethnique des Banyamulenge dans les moyens et Haut-Plateaux du Sud-Kivu

Mardi 15 février 2022 - 13:40
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Dans une déclaration rendue publique le lundi 14 février 2022 et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD ce mardi, l'autodéfense civile Twirwaneho dénonce le rapport publié récemment par le Bureau Conjoint des Nations-Unies pour les droits de l'homme (BCNUDH) cautionnant le nettoyage ethnique des banyamulenges dans les moyens et hauts-plateaux du Sud-Kivu.

D'après Kamasa Ndakize, coordinateur de cette organisation qui signe ce document, le rapport de la République démocratique du Congo sur les deux agglomérations n'a pas indiqué les victimes ou les circonstances des violences lesquelles relève le BCNUDH.

"Ce rapport que nous rejetons n'indique ni les victimes, la date et les circonstances des dites violences, pour permettre à Twirwaneho d'en prendre connaissance pour une réplique appropriée. L'on se souviendra depuis avril 2017, les membres de la communauté Banyamulenge font face à des attaques systématiques d'épuration ethnique et de génocide à grande échelle de la part des miliciens Maï-Maï issus des communautés voisines babembe à savoir Bufulero, Bavira, Banyindu, tous alliés aux rebelles burundais de Red-Tabara bénéficiant du concours actif des FARDC et certains Etats de la région", lit-on sans la note.

A en croire la même source, la naissance de "Twirwaneho" est partie dans le souci de résister et d'essayer de protéger leurs villages et leurs habitants par tous les moyens contre les cartes d'épuration et de génocide dont ils sont victimes depuis 5 ans. Devant cette impasse, poursuit la correspondance, les Forces Armées de la RDC qui devraient les protéger n'étant pas là, ils n'ont pas des preuves de leurs participations dans la destruction totale du territoire banyamulenge.

"La région de Minembwe, l’épuration ethnique des     Banyamulenge est à 70%, car plus de soixante villages banyamulenge ont été    complètement rasés sur la    carte de la RDC ; la région de     Bijombo, l’épuration ethnique     des Banyamulenge est de 98%, car il ne reste que 7 villages habités sur une centaine qui existaient avant cette guerre ; La région de Bibokoboko, l’épuration ethnique des     Banyamulenge est de 40%.     Actuellement, la population Banyamulenge de cette région vit sous la menace d’un génocide réel, car elle est confinée dans des sortes de     ghettos actuellement encerclés par les miliciens Maï-Maï et leurs alliés burundais qui ont     juré d’y effacer toute présence banyamulenge. Le comble de tout est que cette région dont  les attaques du 13 au 15 octobre 2021, ont occasionné le massacre de plus de 20 civils innocents, vient d’être abandonnée par le contingent de la MONUSCO devant cette situation préoccupante de menace de génocide qui pèse sur les membres de la communauté Banyamulenge    ; la région d’Itombwe, l’épuration ethnique des Banyamulenge     est de 100%, car au moins une cinquantaine des villages y ont été complètement détruits par les Maï-Maï, les rebelles burundais de RED-Tabara avec le concours actif des FARDC des positions de Mikenge. Toutes ces attaques qui ont endeuillé ces régions ont été opérées pour la plupart à     proximité des positions des FARDC et ont occasionné des tueries des civils banyamulenge innocents, des pillages    
systématiques de leur bétail, patrimoine économique et culturel et des destructions massives de leurs villages que le BCNUDH/RDC a souvent oublié de les nommer dans leurs détailsdans ses rapports
", explique ce document.

En outre, l'autodéfense civile Twirwaneho condamne tous les propos qui tendent à créer la division et la haine dans la communauté Banyamulenge.

"Nous rappelons, ce qui serait étrange que le BCNUDH ne     saurait pas se référer au message du 05 octobre 2021 de Mme Bintou Keita la RSSG et Cheffe de la MONUSCO au conseil de sécurité de Nations-Unies qui alerte et résume exactement ce que nous    disons depuis plusieurs années, nous citons. Dans        
certaines régions,     notamment    au Sud-Kivu,     les conflits intercommunautaires sont alimentés par    des discours    de        haine. Je     condamne sans    réserve     tout    discours    de haine,    y compris     les récentes     déclarations encourageant le nettoyage des    hauts        plateaux     et    justifiant    le    meurtre    de        membres    de        la    communauté        Banyamulenge. Ces    discours     populistes et        belliqueux    sont    un danger    pour    la    stabilité    du pays et        devraient faire    l’objet de    sanctions     judiciaires    exemplaires. Que    l’humanité    ne dise    pas    un    jour de    ne pas être    au courant de ces crimes ! En    conséquence, l’autodéfense     civile (balala rondo) Twirwaneho demande le    BCNUDH/RDC de retirer son nom sur la liste de violateurs des droits  de l’homme de l’année 2021 pour les motifs ci-hauts évoqués
", a conclu Kamasa Ndakize.

Patient Lukusa

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