Le député Jean-Baptiste Kasekwa peint un tableau sombre de la situation sécuritaire au Nord-Kivu et dans l'Ituri, 2 provinces concernées par l'état de siège, ce régime d'exception instauré depuis début mai 2021 par le président Tshisekedi pour ramener la paix dans l'est.
L'élu de Goma (Nord-Kivu) insiste principalement sur la question du territoire de Rutshuru où des localités demeurent entre les mains du M23 plus de 3 mois depuis qu'elles ont été conquises.
Il décrit également l'activisme des terroristes ADF en région de Beni et dans certaines autres agglomérations de l'Ituri. En même temps, Jean-Baptiste Kasekwa rappelle la menace des groupes armés locaux qui sont auteurs d'exactions sur les civils dans la même contrée.
Au regard de ce tableau, l'opposant a saisi le bureau de l'Assemblée nationale pour que le Premier ministre congolais vienne expliquer au pays la façon dont la question sécuritaire est gérée dans les 2 provinces.
Le député regrette que l'état de siège n'ait pas pu empêcher la résurgence du M23 depuis le 8 novembre 2021, ni même la prise et l'occupation de Bunagana par ce mouvement jusqu'à ces jours.
Par ailleurs, pour la région de Beni et Ituri, il note qu'avant l'état de siège, les massacres étaient déplorés dans le rayon allant de Beni-Kasindi à Beni-Eringeti mais qu'à ces jours, les ADF ont étendu les tueries de masse dans plusieurs agglomérations du territoire d'Irumu telles que Mambelenha, Otomabete, Idou, Ofaye, Komanda, Chabi, Boga ainsi que dans plusieurs autres entités du territoire de Mambasa, notamment à Bandiboli, Bawanza, Mungamba, Lolwa, Tolitoli, Mandima, Mayuano, Lwemba, Biakato, Teturi, Béla, Njiapanda, Makiki.
Il parle aussi d'une recrudescence fort inquiétante des groupes armés locaux en province de l'Ituri alors qu'avant l'état de siège, plusieurs d'entre eux se montraient moins offensifs.
Eu égard à ce qui précède, l'élu de l'ECIDé attend du Premier ministre des réponses claires au sujet des mesures préventives et correctives prises consécutivement aux faits sus-évoqués ainsi qu'aux résultats auxquels ces mesures auraient abouti. Deuxièment, il demande à Sama Lukonde de dire les réponses réservées aux recommandations adressées au gouvernement à l'issue de l'évaluation mi-parcours de l'état de siège par l'Assemblée nationale en août-septembre 2021 et ce à quoi cela a abouti.
L'opposant attend également que le chef du gouvernement congolais explique ce que sont les mécanismes mis en place pour contrôler l'action des autorités de l'état de siège vers l'atteinte des objectifs leurs assignés et dire également les résultats de ces mécanismes.
Il demande aussi quels groupes armés ont été éradiqués et les entités administratives entièrement contrôlées par le gouvernement de la République du fait de l'état de siège. Puis, il attend voir Sama Lukonde dire ce que le gouvernement attend afin de décider finalement de lever l'état de siège en faveur d'autres perspectives.
Il sied de rappeler que le Premier ministre ainsi qu'une équipe de ministres sont dans l'est depuis mercredi dernier pour évaluer l'état de siège. Pour les forces vives du Nord-Kivu, Kinshasa doit mettre fin à cette mesure qui peine à imposer la paix plus d'un an depuis sa mise en place. D'ailleurs, elles ont entamé des manifestations pour contraindre les autorités à restaurer le gouvernement civil et à libérer Bunagana des mains du M23.
Isaac Kisatiro, à Butembo