Tshisekedi sur le projet Grand Inga : "Le gouvernement travaille avec Fortescue pour accélérer les choses"

Vendredi 20 janvier 2023 - 16:39
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Dans un entretien accordé à nos confrères de Bloomberg, le 19 janvier dernier, à l'occasion du forum économique de Davos en Suisse, le président Félix Tshisekedi a déploré le fait que les négociations entre le gouvernement congolais et la société australienne Fortescue Metals Group Ltd en vue de la mise en œuvre de la phase d'études du projet Grand Inga, tirent en longueur.

Par ailleurs, le chef de l'État a souhaité que Fortescue permettre à d'autres investisseurs, en particulier ceux de l'Afrique, de participer à l'accord afin d'accéder le développement. Il a ainsi rassuré que les deux parties travaillent pour accélérer la mise en œuvre dudit projet. 

"Fortescue a une équipe en RDC et continue de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement pour faire avancer les choses", a-t-il rassuré.

Le président de la République démocratique démocratique du Congo a d'ailleurs affirmé avoir rencontré à Davos, Andrew Forrest, le président du Groupe Fortescue, pour plancher sur ce dossier. 

Le plus grand barrage hydroélectrique du monde

Considéré comme le plus grand barrage hydroélectrique du monde avec une production estimée à 42.000 Mw, le projet Grand Inga a vu le jour sous la coalition FCC - CACH. Et l’ancien premier ministre, Sylvestre Ilunga, avait vu l’effet transformateur qu'il pourrait avoir pour toute la RDC. C’est ainsi qu’avec le conseiller spécial du chef de l’État en matière d’Infrastructures, Alexy Kayembe de Bampende qui gère les affaires courantes, ils se sont investis auprès du chef de l’État pour qu’un protocole d’accord soit signé afin que les études de faisabilité puissent démarrer. 

Le protocole d’accord a été signé entre le gouvernement et Fortescue en septembre 2020. Depuis la signature de ce protocole d'accord,  les discordances à la Présidence ainsi qu’au gouvernement ont ralenti la phase d’exécution des études. Fortescue qui a ouvert une filiale en RDC et emploie plusieurs congolais, a connu maintes difficultés administratives malgré le soutien du chef de l’État par le biais du conseiller spécial Kayembe.

C’est ainsi que les deux parties ont renégocié ce protocole d’accord pour que chacune des parties puisse l’améliorer notamment pour la partie congolaise d’y insérer les principes fondamentaux énoncés par le chef de l’État pour un partenariat gagnant-gagnant. 

Ces négociations ont connu la participation des membres du cabinet du chef de l’État, du gouvernement et de la société civile. Tous ont validé ce nouvel accord et l’ont même qualifié de « meilleur accord » où l’État ainsi que le peuple congolais voient leurs intérêts non seulement sauvegardés mais aussi protégés. Cet accord attend la signature du gouvernement de la RDC pour permettre le début des travaux préliminaires dans les 3 mois. 

L’enjeu est de taille. Grand Inga devrait produire également 10 millions de tonnes d’hydrogène vert et génèrera plus de 100.000 emplois directs et 500.000 emplois indirects. Grâce à ce projet, le PIB de la RDC augmenterait de plus de 200% et un fonds dénommé « Fonds Inga » sera créé et bénéficiera d’une quote-part de 5% des investissements du projet. 

Messe noire pour dérailler le projet Grand Inga
 
Selon des sources proches du dossier, le réaménagement du cabinet du président de la République a donné l’occasion pour la mise en exécution d'un plan "machiavélique" visant le conseiller spécial Kayembe avec "des mensonges imputables en justice", sur un projet totalement déconnecté du projet Grand Inga, à savoir : le projet Tshilejelu. 

L’OVD et CREC 7 ont déjà fait leurs mises au point et l’IGF (Inspection générale des finances) avait aussi blanchi les intervenants dans ce projet, rappellent ces sources. 
 
Elles renseignent, en outre, qu'une instrumentalisation de la justice serait aussi envisagée sur ce dossier afin d’humilier le conseiller spécial Alexy Kayembe et impacter négativement le projet Grand Inga. Comme la société Fortescue est cotée en bourse, disent-elles, cette situation découragerait cette dernière à poursuivre le projet Grand Inga et la RDC perdrait alors son partenaire pour ce projet et hypothéquerait l’avenir des futures générations.

D'après toujours nos sources, il y a quelques semaines, "une messe noire des gens qui n’aiment pas la RDC a eu lieu pour mettre en place une stratégie pour dérailler le projet Grand Inga".

Prince Mayiro