« Suite à des obligations pressantes que requiert l’exécution de nos responsabilités au sein de la RVA-SA au titre de mandataires de l’Etat, considérant l’importance de l’ordre du jour adopté, nous allons nous retrouver pendant deux jours successifs en réunion d’urgence du Conseil d’Administration ce mardi 5 et demain mercredi 6 septembre 2023 afin de statuer sur nombre de questions touchant au plus haut point la vie de notre Société, la Régie des Voies Aériennes-SA ».
C’est en ces termes que le professeur Tryphon Kin-Kiey Mulumba a introduit sa communication lors de la réunion d’urgence du conseil d’administration de la RVA tenue le 5 septembre à Kinshasa et qui va se poursuivre ce mercredi.
Le président du conseil d’administration de la RVA a souligné que face à l’évolution de la situation de tension sociale qui prévaut dans quelques entités de la RVA-SA à Kinshasa, à Mbuji-Mayi et ailleurs ainsi qu’à l’acuité des problèmes liés à l’exploitation aérienne et au fonctionnement de différents aéroports que deux délégations du Conseil d’Administration viennent de visiter récemment, il a pensé utile de réagir promptement.
« Nous fondant sur le prescrit de l’article 20 des statuts harmonisés à l’Acte Uniforme de l’OHADA sur les droits des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, notre Conseil d’Administration dispose des pouvoirs de déterminer les orientations de l’activité de notre Société et de veiller à sa mise en œuvre assurée par la Direction Générale. Le même article 20 des statuts harmonisés à l’Acte Uniforme de l’OHADA dispose que sous réserve des pouvoirs expressément attribués à l’Assemblée de l’Actionnaire Unique et dans la limite de l’objet social, le Conseil d’Administration se saisit de toute question intéressant la bonne marche de la société et règle par ses délibérations les affaires qui la concernent », a-t-il ajouté.
Dans ces conditions, le professeur Tryphon Kin-Kiey Mulumba estime que les réunions et les délibérations qui s’y font, constituent le cadre propice pour les Administrateurs et les Censeurs, de débattre de divers sujets, de donner les orientations pertinentes et de lever, s’il échet, les options nécessaires à la gouvernance de la Société.
« Nous tous, nous formons ensemble un même corps et nous sommes mus par le même esprit d’équipe comme par la nécessité de promouvoir les intérêts de l’Etat et de la RVA. C’est dans le cadre ainsi tracé que la contribution de chacun d’entre nous est attendue sinon très attendue ; et que, de ce point de vue, elle s’avère indispensable », a-t-il souligné.
Poursuivant sa communication, le PCA a rappelé que conformément à l’article 23 des statuts harmonisés de la RVA, le Conseil d’Administration se réunit aussi souvent que l’exige l’intérêt de la société sur convocation du président ou des administrateurs constituant le tiers au moins des membres du Conseil, si celui-ci ne s’est pas réuni depuis plus de deux mois.
« En l’espèce, je tiens à remercier 6 ou 7 administrateurs qui ont appelé à la convocation d’une réunion d’urgence au vu du spectacle désolant provoqué par la violente manifestation de notre personnel qui protestait aussi bien à Kinshasa et à Mbuji-Mayi à propos du taux de paiement des frais scolaires ou de retard accumulé de paiement de salaire. Moi, non plus, je ne suis pas resté insensible à cette situation délétère. Voilà pourquoi j’ai estimé nécessaire de convoquer le Conseil en vue d’examiner la question d’actualité et nous pencher sur quelques problèmes cruciaux en vue », a-t-il fait savoir.
Pour mieux appréhender les difficultés qui sont survenues à la RVA, Kin-Kiey Mulumba considère qu’il faut au préalable être tenus pleinement informés de la situation générale de la RVA-SA par le biais du directeur général qui, conformément à l’article 27, a dans ses attributions, la gestion journalière de la société et l’exécution des décisions du Conseil d’Administration à qui il rend compte de sa gestion.
« Aussi, la prise de connaissance des états de lieux ainsi que les renseignements recueillis lors des visites d’inspection sur terrain pourraient nous édifier sur le fonctionnement de notre Société. Il est de même de l’audition du rapport d’opinion du Collège de Commissaires aux Comptes adressé au Conseil d’Administration sur les comptes sociaux de la RVA-SA clos au 31 décembre 2022, lequel rapport est inscrit à l’ordre du jour des présentes assises », a dit le PCA de la RVA.
En outre, le professeur Kin-Kiey a souligné le fait que la certification des comptes sociaux de la RVA est une opération qui offre la photographie de l’Entreprise au cours d’une période donnée.
« Elle s’avère importante pour le Conseil d’Administration qui détermine les orientions sur la marche de la RVA. Par ailleurs, eu égard à l’étendue des pouvoirs dont est investi le Conseil d’Administration, considérant le rôle indispensable, le travail des Administrateurs et des Censeurs n’est désormais rémunéré qu’à la fin de chaque mois. Le jeton de présence jadis perçu pour chaque réunion a été supprimé dans le Décret du Premier Ministre N°23/14 du 12 avril 2023 modifiant et complétant le Décret n°13/05 du 13 décembre 2013 portant statut des Mandataires Publics dans les Entreprises du Portefeuille de l’Etat. Ainsi, j’aimerais nous exhorter à nous adapter à cette nouvelle disposition. Qu’on se réunisse une, deux ou trois fois le mois, l’on a droit qu’à une rémunération en fin de mois », a-t-il signifié.
Avant de conclure sa communication, le PCA Kin-Kiey a fait part aux membres du conseil d’administration d’un souci immense qui l’accable. Il s’agit de l’absence totale d’une communication d’image de la RVA-SA.
« Je rappelle que l’image (extérieure) présente plus que la réalité (intérieure). En clair, notre image compte plus que notre réalité. Car celle-ci nous précède et les décisions politiques - nous sommes tous ici des politiques - sont prises à partir de la perception de notre image. On attaque avec virulence l’image de la RVA-SA sur les réseaux sociaux ; on nous attaque avec virulence sans que nous n’opposions ni une réaction « mortelle », ni une réaction à la hauteur de l’impéritie. D’une part, la RVA-SA est une société par essence de communication », a-t-il lâché.
Dans la foulée, il a affirmé que sans communication, il n’y a pas d’avion qui décolle, qui atterrit, qui survole le territoire congolais ; il n’y a pas de passagers qui iront vers les aérogares.
« Outre cela, nous vivons dans un monde où l’information circule à la vitesse lumière où ce qui circule peut ne pas être vérité mais mensonge mais cela circule et a des conséquences parfois tragiques. En fait, la RVA-SA ne dispose ni d’une adresse email connue en interne ou en externe, distribuée, utilisée par tout son personnel comme identité commune ; la RVA-SA ne dispose ni d’un compte sur un réseau social d’impact planétaire suivi, qui informe en temps réel sur l’entreprise, sur la vie de l’entreprise, sur son personnel, sur ses équipements, sur ses infrastructures ; qui répond à des attaques, recadre, restitue la vérité dans un monde dévasté par des fake news déstabilisants », a-t-il déploré.
Cependant, le PCA de la RVA a reconnu que communiquer ce n’est pas toujours ouvrir la bouche ; communiquer c’est parfois se taire et poser des actes d’adéquation ; mais des actes qui parlent.
« Ne dit-on pas « qui ne dit mot consent » surtout dans ce monde ultra numérisé avec lequel nous vivons ? Et quand on voit un service comme la DGDA ou l’IGF passer des heures et des heures à communiquer, même la police, même l’armée, même…, il nous faut poser la question pourquoi ce trou noir. Il y a deux mois, notre Conseil d’Administration a été mis en place et nous avons l’obligation de marquer notre territoire et nous ne le marquerons qu’en changeant parfois du tout au tout, en mettant notre Société à un niveau optimal de modernisation de nos infrastructures, de nos équipements, en faisant valoir nos droits, en récupérant ce qui appartient à la RVA-SA, en régularisant notre personnel, en mettant fin aux CDD, etc. Il nous faut inspirer le respect par nos résultats. Sinon, à quoi, servirions-nous ? (…) C’est un devoir de doter la RVA-SA de conditions favorables pour son épanouissement. Au Conseil d’Administration de décider de changer de paradigme », a-t-il conclu.
Signalons par ailleurs que cette réunion a notamment connu la présence du directeur général de la RVA, Alphonse Shungu et de son adjoint. Plusieurs sujets font l’objet des échanges.
Jephté Kitsita