Grand Katanga : l'Église catholique condamne les cas d'enlèvement et de menace commis par des agents de l'ordre 

Jeudi 11 janvier 2024 - 18:04
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Le réseau des commissions Justice et paix de l'espace Katanga condamne les actes d'insécurité enregistrés depuis peu dans les provinces du Haut-Lomami, Haut-Katanga et Lualaba, notamment des enlèvements, des intimidations, des arrestations et des menaces commis par certains éléments des forces de l'ordre de la République démocratique du Congo contre la population.

L'Abbé Benoît Mukwanga, secrétaire exécutif de ce réseau, l'a fait savoir ce jeudi 11 janvier 2023, dans un communiqué lu devant la presse à Lubumbashi. Ces actes d'intolérance politique sont répertoriés depuis la publication des résultats provisoires de la présidentielle par la CENI.

A en croire le réseau des commissions Justice et paix de l'Eglise catholique, depuis la forte militarisation de l'espace Katanga, certains militaires et policiers sont accusés de beaucoup de méfaits susceptibles de créer un climat malsain au sein de la population, un climat de psychose et d'insécurité généralisée.

En effet, parmi les cas enregistrés, l'Eglise catholique note au moins 2 morts, 6 blessés et plus de 50 cas d'arrestation et enlèvement.

"Ces cas d'intolérance politique à la base de l'insécurité généralisée, des violations manifestes et flagrantes des droits de l'homme sont nombreux. Le 24/12/23 à Lubumbashi, tentative d'incursion des militaires lourdement armés dans la concession privée de Christian Mwando, cadre de Ensemble pour la République. Le 28/12/23 à Likasi, un membre de la jeunesse de l'UNAFEC a été tué par balle par un militaire au cours d'une patrouille nocturne. Le 31/12/23 à Likasi, deux femmes âgées de 22 et 19 ans et une fillette de 17 ans ont été blessées par balles par les militaires déployés dans la cadre de la gestion des contestations électorales. Le 1er janvier 24 à Kolwezi, arrestations d'une cinquantaine de personnes par les militaires pour des raisons non encore élucidées. Le 04/01/24 à Kashobwe, monsieur Tshomba a été tué par les éléments de la Police dans le territoire de Kasenga", lit-on dans cette correspondance parvenue à 7SUR7.CD.

Dans la foulée, le réseau des commissions Justice et paix catholiques du Katanga a fustigé aussi l'incursion des militaires dans la résidence de Moïse Katumbi, candidat à l'élection présidentielle et le pillage des alimentations dans la ville de Kamina dans la province du Haut-Lomami par certains hommes en uniforme. 

"Le 09/01/24 à Kamina ville, pillage des boutiques et marchés par les policiers déployés. Le bilan fait état de 3 personnes grièvement blessées dont une femme et deux boutiquiers arrêtés. A l'institut Manika de Kolwezi, les policiers déployés y ont mis leurs casernes en utilisant des salles de classe comme installations sanitaires et les bancs comme bois de chauffage occasionnant la fermeture de cet établissement. A Lubumbashi, les militaires et policiers déployés s'en prennent aux jeunes ayant la chevelure non peignée", a regretté l'Eglise catholique à travers son réseau des commissions Justice et paix.

Face à ces incidents répertoriés dans l'espace Katanga, le réseau des commissions Justice et paix de l'Eglise catholique a recommandé au président de la République d'instruire les militaires et policiers de sécuriser la population et au commandant de la 22e région militaire des FARDC et de la Police de discipliner leurs éléments et de prendre en charge ces derniers.

"Au 1er ministre, VPM de l'intérieur et de la défense de statuer en urgence et de décider de la démilitarisation de l'espace Katanga et d'assurer des moyens de subsistance adéquats aux hommes des troupes. Aux gouverneurs de l'espace Katanga de convoquer urgemment les conseils provinciaux de sécurité pour évaluer la situation sécuritaire actuelle afin de prendre des mesures nécessaires et urgentes pour éviter le pire", a-t-il souhaité.

Les accusations rejetées

Accusées des arrestations arbitraires, d'enlèvement et des menaces, les autorités militaires et policières du Haut-Katanga réfutent ces allégations. Selon le général Dieudonné Odimba, commissaire provincial de la Police, ses services n'ont pas encore reçu des dénonciations dans ce sens.

"Est-ce qu'il y a des cas palpables où la police tracasse, il y a des plaignants ? Chez-moi, je reçois tout le monde. Les policiers font leur travail et d'ailleurs, nous sommes dans une période de courtoisie. Ça c'est faux", a-t-il déclaré au téléphone de 7SUR7.CD.

Du côté de la 22e région militaire des FARDC, le colonel Dieudonné Ngoy Muyumba, chargé de communication a soutenu que les militaires ne tracassent pas surtout qu'ils n'ont pas encore reçu des dénonciations.

"L'armée est une armée nationale. Elle n'appartient à aucune personne, c'est un patrimoine de l'État, c'est pour la population congolaise avec ses missions qui lui sont reconnues par la constitution de la RDC. Les FARDC sont apolitiques. Tout le monde sait que l'armée est disciplinée", a-t-il insisté à 7SUR7.CD.

Le mardi 09 janvier dernier, le conseil des ministres présidé par le gouverneur Jacques Kyabula a confirmé la recrudescence des incidents criminologiques, des troubles à l’ordre public et des mouvements subversifs dans certaines villes de la province du Haut-Katanga, en cette période d'attente des résultats des élections législatives et municipales au pays.

Patient Lukusa, à Lubumbashi

 

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