RDC :"Un développement par l'agriculture aura 11 fois plus d'effets que celui piloté par les mines"( L'économiste Patrick Onoya)

Mardi 13 février 2024 - 20:35
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Lors d'un séminaire pédagogique télévisé animé à la faculté de l'économie de l'Université de Kinshasa, ce samedi 10 février 2024, l'expert en finances et économie Patrick Onoya a développé plusieurs thèmes autour du secteur de l'investissement en RDC.

Il a notamment encouragé l'État Congolais à privilégier un développement à partir de l'agriculture plutôt que sur les mines  pour parvenir à diversifier l'économie congolaise telle que souhaitée par le Chef de l'État mais aussi pour plus d'industries et d'emplois.

"  Une étude d'un gouvernement passé a établi qu'un développement piloté par l'agriculture aura 11 fois plus d'effets qu'un développement piloté par les mines. L'agriculture vous permet de développer une chaîne de valeur. Qui dit produits agricoles, dit industries et emplois créés... La diversification de l'économie congolaise à travers le secteur agricole tel que voulu par le Chef de l'État n'est pas un choix mais un passage obligé pour assurer le développement de la RDC", a-t-il dit.

Patrick Onoya est aussi revenu sur le contrat chinois qu'il classifie parmi les erreurs du passé congolais à éviter désormais grâce notamment à la production de l'information par différentes études spécifiques.

" Pour ne plus signer des contrats léonins tels que les contrats chinois de triste mémoire , il est important que le nouveau gouvernement apprenne à investir dans la production de l'information ( _les différentes études_ ) nécessaires à la spécification et qualification des projets concernés par les Partenariats Public-privé (PPP) ,en négociation. Le paradigme selon lequel c'est le partenaire étranger  qui se charge de faire les études nécessaires à considérer dans le contrat PPP augmente les risques d'un manque d'équité , primo dans l'évaluation de la contrepartie gouvernementale et secundo dans la répartition des bénéfices et ou rétributions entre les parties", a-t-il ajouté.

Si Patrick Onoya insiste sur la nécessité d'un changement de paradigme par le Gouvernement en ce qui concerne les investissements en RDC, c'est aussi parce que selon lui, les Investissements Directs Étrangers (IDE), se développent beaucoup plus facilement dans les pays où il existe une  classe d'investisseurs locaux.

" Les gris investisseurs ne seront encouragés à mettre des gros moyens que s'ils peuvent voir les locaux réussir déjà à leur niveau. Ce qui marche à petite échelle, peut marcher à grande échelle. Si déjà , les locaux n'y arrivent pas ou ne se donnent  pas la peine de commencer, les étrangers réfléchiront plus qu'il n'en faut avant de prendre le risque d'investir", a-t-il expliqué.

Pour rappel, cette activité est une première d'une série de 4, telle que prévue par le doyen de la faculté de l'économie à l'Unikin.

Ces séances ont pour but de confronter les étudiants aux difficultés que rencontrent leur pays dans ce secteur et les réflexions qui peuvent améliorer ladite situation.

MD