Ituri : « L'état de siège devra savoir que l'option non violente a montré ses limites, il faut la force de la contrainte » (Le FRPI/C Pitchout Iribi)

Lundi 26 février 2024 - 16:09
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Après plusieurs mois d'accalmie observée sur le plan sécuritaire en Ituri, l'on assiste depuis un moment à une escalade des violences commises par les groupes armés, principalement en territoire de Djugu où plusieurs civils ont été récemment tués notamment à Tali, Mbogi et Saikpa. 

Au sein de l'opinion, des questions se posent sur les causes de la recrudescence de l'insécurité en Ituri. Pourtant, des groupes armés dont la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) et le groupe armé Zaïre dit d'autodéfense, ont tous adhéré au processus de paix en signant des actes d'engagement unilatéraux de cessation des hostilités.

Dans ce lot, l'acteur politique Pitchout Iribi, président du parti FRPI/C (force de résistance patriotique pour l'intégrité du Congo) qui se dit "révolté" par la reprise des tueries et appelle l'état de siège à prendre ses responsabilités afin d'arrêter l'hémorragie.

« Je suis revulsé, je suis révolté, l'Ituri ne mérite pas ces tueries qui durent depuis 7 ans devant une telle insensibilité, une telle impéretie de l'Etat,  c'est insupportable. Je condamne toutes ces tueries et appelle à la responsabilité de l'état de siège, mais aussi de ces groupes armés, spécialement les codeco et les Zaïre. L'état de siège devra savoir que les courbettes devant les criminels ont montré leur limite, il faut la force de contrainte. Quant aux groupes armés, ils ont assez tué, ils doivent arrêter, personne n'est au-dessus de la loi, la justice de Dieu aussi, il y en a », a-t-il dit dans une communication à la presse, ce lundi 26 février.

Il estime que les groupes armés ne respectent pas leur engagement parce qu'il n y a pas de contrainte.

« Je suis le concepteur du terme "acte d'engagement "pour donner un soubassement juridique à leur signature. Mais aujourd'hui, il a prouvé ses limites. Ces actes d'engagement sont des serpillières sur lesquels les groupes armés marchent sans remords,  ils les violent sans se poser des questions parce que la contrainte n'y est pas, ils se permettent tout », a-t-il déploré.

Dans la foulée, l'acteur politique Pitchout Iribi soutient les opérations militaires pour mettre hors d'état de nuire les groupes armés réfractaires au processus de paix.

« Je soutiens le travail qu'abat le gouverneur, mais on ne peut plus compter sur la bonne fois de ces groupes armés. Ils sont imprévisibles, irrespectueux des accords qu'ils ont eux-mêmes signés, d'où je sollicite au gouvernement le déploiement de la force gouvernementale pour surveiller les récalcitrants, les réfractaires au processus et les mettre hors d'état de nuire. Sept ans après, c'est horrible et insupportable. Une présence dissuasive pour barrer la route aussi contre des velléités guerrières de M23 à travers des groupes armés de l'Ituri, s'il est vrai que le M23 a infiltré », a-t-il recommandé aux autorités.

Par ailleurs, pitchout Iribi demande à l'état de siège de sévir contre les tireurs des ficelles, les vrais bénéficiaires des tueries en Ituri. 

Réagissant à cette prise de position de l'acteur politique Pitchout Iribi, le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'état de siège en Ituri, indique que l'approche globale utilisée par l'état de siège dans la recherche de la paix, "porte déjà ses fruits et les résultats sont probants".

« Dans la recherche de la paix, pour restaurer l'autorité de l'Etat, la guerre doit être menée dans une approche globale ou même tous les acteurs en présence doivent contribuer à la restauration de l'autorité de l'État ou à la recherche de la paix. Dans toutes les formes de guerre, l'objectif ultime n'est pas de détruire le corps de combattant, mais de détruire la volonté du combattant de combattre. Voilà ce que le général Luboya fait. Dire que cette approche a montré ses limites, c'est une interprétation abusive et erronée de la situation actuelle, parce que ça fait une année, nous vivons dans une accalmie profonde. L'approche militaire et celle non militaire ont produit des résultats probants et élogieux partout », a dit le lieutenant Jules Ngongo, dans une communication à 7SUR7.CD.

En vigueur en Ituri depuis mai 2021, l'état de siège a, depuis un moment, recouru à l'approche non violente pour tenter de pacifier cette région du Nord-est de la RDC, en proie aux violences orchestrées par les groupes armés depuis 2017. Ceci, après des opérations militaires menées au lendemain de son instauration.

Séraphin Banangana depuis Bunia

 

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