Précarité des conditions de vie à l'île mongole-Kinshasa : Des habitants appellent à l’aide (reportage)

Samedi 16 mars 2024 - 07:51
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On ne se croirait pas à Kinshasa quand on est sur l’île Mongole. Et pourtant, cette bande de terre au milieu du fleuve Congo et rattachée administrativement à la commune de Limete est à moins de 3 kilomètres du centre-ville de Kinshasa et siège de la plupart des institutions politiques du pays.

Le jeudi 14 mars, à l’occasion de la journée internationale d'action pour les rivières, la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes de l’action publique (CORAP) a mobilisé plusieurs de ses membres ainsi que la presse pour célébrer cette journée avec les habitants de cette île, en majorité pêcheurs.

C’est aux environs de 12 heures que le bateau disponibilisé par la Régie des voies fluviales (RVF) pour la circonstance a accosté sur l’île. Rapidement, les femmes ont étalé des pagnes sur terre pour accueillir leurs visiteurs, évidemment avec l’espoir de recevoir une rétribution.

Cabanes entassées, l’inexistence de toilettes et d’eau potable, des odeurs nauséabondes provenant des eaux polluées du fleuve et des enfants, voire des adultes, visiblement malnutris. Telle est la vie à Mongole. 

« Nous déféquons dans des pots et jetons ensuite la matière fécale dans le fleuve. Malheureusement ce sont les mêmes eaux du fleuve que nous utilisons pour tous nos autres besoins », nous a raconté Sylvie, âgée de 25 ans. 

Profitant de la présence des caméras, ces kinois ne pouvaient pas manquer d’appeler le gouvernement et les humanitaires à l’aide.

« Les dernières inondations ont tout ravagé sur l’île, toutes les maisons ont été détruites. Ce qu’il nous faut en urgence pour le moment c’est des bâches pour couvrir des hangars dans lesquels nous passons la nuit avec nos familles et de l’eau potable car nous n’utilisons que l’eau du fleuve pour nos besoins. Des gens du ministère des affaires humanitaires étaient venus s’enquérir de nos besoins mais ils ne sont jamais revenus », a déploré Innocent Nkoso,  quarantenaire 

Le secrétaire exécutif de CORAP, Emmanuel Musuyu,a, pour sa part, expliqué pourquoi son organisation a choisi de fêter la journée mondiale de rivière avec les habitants de Mongole.

« L’objectif était d’organiser cette célébration aux côtés des communautés riveraines pour évaluer leur intérêt par rapport à la protection du fleuve. Le message le plus important que nous leur avons adressé est la problématique de la gestion durable de nos ressources en eau ou du fleuve Congo, comment nous comporter face au fleuve. La population nous a fait part de ses préoccupations et de ses expériences avec le fleuve. Elle a mis l’accent sur les difficultés qu’elle rencontre, surtout après les dernières inondations car toute l’île était sous l’eau », a-t-il dit.

Cette année, la journée internationale d’action pour les rivières qui existe depuis 1997 a été célébrée sous le thème « l’eau pour tous ». Cependant, les rivières et autres cours d’eau en RDC sont des dépotoirs. Toutes sortes de déchets y finissent la course.

Bienfait Luganywa

 

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