Finances publiques : Le grand bilan du premier mandat de Félix Tshisekedi (Tribune de Léon Engulu) 

Vendredi 26 avril 2024 - 20:31
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Après la rupture de la coalition CACH-FCC en décembre 2020 le Président Félix Tshisekedi a eu les mains libres pour réaliser un vaste programme de réforme des finances publiques qui a conduit à une mobilisation sans précédent des ressources publiques, une profonde rationalisation de la qualité de la dépense, un développement dynamique du secteur financier avec une consolidation de la croissance et une stabilité économique améliorant la compétitivité de la RDC. 

Rupture avec le FCC

Entre 2021 et 2023 le Président Félix Tshisekedi a triplé les recettes intérieures annuelles mobilisées passant de 11624 milliards à 19818 milliards de francs congolais contre une stagnation à 7019 milliards de francs pour la période CACH-FCC et le gouvernement Ilunkamba. Ce triplement des recettes qui mettait fin à une période de détournements systémiques des ressources financières de l’Etat a permis de nouveaux investissements publics impossibles à réaliser au début de son premier quinquennat dans une atmosphère politique de coups bas. Après s’être débarrassé d’un FCC encombrant les réalisations budgétaires ont été supérieures aux prévisions entre 2021 et 2023 avec 49870 milliards de francs congolais en réalisation contre 46652 milliards en prévision. 

A partir de 2021 les ressources extérieures ont été triplées, passant de 4.8 milliards USD à 8.9 en 2023, contre 3 milliards USD en 2020 durant la gouvernance CACH-FCC dont les faibles performances ont été évidentes pour tous les observateurs économiques. 

Tshisekedi : une politique financière de développement

Les nouvelles ressources dégagées par un ministère des Finances remanié et confié à Nicolas Kazadi dans le gouvernement Sama Lukonde ont permis le financement des investissements prioritaires identifiés par le Président Félix Tshisekedi dans les secteurs de l’éducation avec le financement de la gratuité de l’enseignement primaire, l’acquisition de manuels scolaires, 3,5 millions d’élèves réintégrés dans les parcours scolaires, la prise en charge des frais de fonctionnement des écoles et l’augmentation significative du salaire des enseignants.

L’affectation rationnelle des résultats sans précédents des régies financières a permis la poursuite de la réforme du secteur de la santé, avec la création de la Couverture de Santé Universelle, le financement des soins prénataux pour 404000 femmes et l’accouchement gratuit pour 350000 femmes. Grâce aux ressources mobilisées par des finances publiques assainies Félix Tshisekedi a permis la prise en charge d’1,5 millions d’enfants malnutris et la construction ou la réhabilitation de 175 Centres de santé dans les 145 territoires et la réhabilitation de l’hôpital Mama Yemo, l’hôpital militaire du Camp Tshatshi à Kinshasa. 

Un ambitieux programme d’infrastructures routières a été mené, ainsi que la réhabilitation de plusieurs aéroports notamment à Kisangani, Mbuji-Mayi, Kindu, Bunia et Boende. Le Centre financier et des Congrès de Kinshasa a été construit comme vitrine du renouveau financier de la RDC et le Palais de Justice a été réhabilité pour la première fois depuis l’Indépendance. 

La politique financière de développement du Président Félix Tshisekedi aligne l’affectation des ressources à la réalisation d’actions concrètes dans tous les secteurs avec des résultats inédits.

L’augmentation de la capacité de la centrale hydroélectrique d’Inga de 632 MW a été permise par les performances des régies financières et un accroissement de 20 % de la desserte électrique de Kinshasa a été obtenu avec la réhabilitation du poste de Kinsuka couvrant 3 millions de nouveaux abonnés. 

Le programme d’électrification rurale avec l’ANSER a démarré par la construction de 22 micro-centrales dans plusieurs provinces et se poursuivra parallèlement au Programme de Développement Local des 145 territoires. 
La gouvernance des Finances publiques dans le cadre de la politique financière de développement de Félix Tshisekedi a rationalisé les dépenses, notamment par l’affectation des recettes à la restauration de l’image de la RDC. La diplomatie a fait l’objet d’une attention soutenue pour un personnel diplomatique régulièrement payés et des frais de fonctionnement assurés pour les représentations diplomatiques réfectionnées et équipées. Les diplomates et leurs familles bénéficient d’une couverture d’assurance. 
Les ressources mobilisées durant la période 2021-2023 ont permis le financement de projets structurants dont le port en eaux profondes de Banana sur le littoral congolais, la réhabilitation d’aéroports, le renforcement du parc industriel de Ngandajika et de la Zone Economique Spéciale de Maluku.

Un secteur financier dynamique

La politique financière de développement de Félix Tshisekedi a permis le financement de l’économie locale avec une augmentation significative du crédit à l’économie. Son ministre des Finances Nicolas Kazadi a fait passer le crédit à l’économie qui stagnait à 7,9% du PIB en 2020 sous la gouvernance de la coalition CACH-FCC à 8% en 2021, 9,5% en 2022 et 10,8% en 2023, permettant au secteur privé de trouver plus de financements locaux. 

Sur la même période les investissements directs étrangers ont suivi la même tendance malgré de multiples chocs dont l’agression rwandaise dans les provinces de l’Est de la RDC. Sous la coalition CACH-FCC les investissements directs étrangers ont plafonné à 1492 millions USD en 2020. Ils s’élevaient à 1678 millions USD en 2021, avec une légère baisse en 2022 à 1409 millions USD avec la recrudescence de la guerre dans l’Est de la RDC pour repartir à la hausse avec 1668 millions USD en 2023 et un pic jamais atteint de 2126 millions USD en 2024 confirment le retour de la RDC sur la scène financière africaine et sa résilience économique malgré le contexte d’une agression militaire de grande ampleur.

Le Président Félix Tshisekedi a réussi à partir de 2022 à donner à la RDC la croissance la plus vigoureuse d’Afrique subsaharienne, devançant l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire. L’inflation a été maitrisée malgré des pressions exogènes grevant lourdement le Budget de l’Etat dont l’agression rwandaise. Les réserves de change qui étaient dérisoires en 2020 avec 709 millions USD sous le gouvernement de coalition CACH-FCC ont été consolidées pour atteindre en 2021 2751 millions USD, 4383 millions USD en 2022 et 5124 millions USD en 2023 sous le gouvernement Sama Lukonde avec le ministre des Finances Nicolas Kazadi à la manœuvre. 

Le bilan positif de Félix Tshisekedi dans les Finances publiques s’est traduit par l’amélioration encourageante de la notation de Moody’s de Caa3 à B3 et de S&P de CCC+ à B-. La baisse des dépenses courantes au profit de l’investissement public a été significative durant les dernières années de son premier quinquennat présidentiel, en 2020 les dépenses courantes s’élevaient à 92% sous le gouvernement de coalition CACH-FCC, elles ont été réduites à 82% en 2021, à 63% en 2022 et 2023, permettant une augmentation des dépenses d’investissement malgré les dépenses exceptionnelles de soutien à l’effort de guerre. Les investissements sur ressources propres limités à 251 milliards de francs congolais en 2020 sous le gouvernement de coalition CACH-FCC ont progressés de manière ascensionnelle pour passer à 1212 milliards de francs en 2021, 2377 milliards en 2022 et 2665 milliards en 2023.

La RDC affiche en 2023 un très faible niveau d’endettement à 17,8% du PIB contre 53,8 pour le Bénin, 58% pour la Côte d’Ivoire, 79,6% pour le Sénégal et 84,9% pour le Ghana. 

La politique financière de développement du Président Félix Tshisekedi présente un bilan largement positif obtenu avec un ministère des Finances moderne, mobilisateur et performant dirigé par le fidèle Nicolas Kazadi. Cette politique laisse augurer de performances plus significatives encore durant son deuxième quinquennat de consolidation des acquis et de préparation de l’émergence de la RDC. 

Léon Engulu III
Philosophe
Ingénieur agronome
Ancien Coordonnateur intérimaire 
du Mécanisme National de Suivi 
de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba,
chargé de la préparation et du suivi 
des réformes

 

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