Dans une lettre ouverte adressée à la première ministre, Judith Suminwa Tuluka, le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) formule cinq recommandations visant améliorer la gestion des finances publiques en RDC et à répondre aux priorités du peuple congolais.
Cette structure a, entre autres, insisté sur la réduction du train de vie des institutions, au risque de les voir consommer tous les crédits budgétaires affectés aux projets d'investissement.
CREFDL invite à cet effet la première ministre Judith Suminwa à prendre un décret pour limiter le recrutement à 15 membres pour les cabinets politiques.
CREFDL rappelle en deuxième lieu à Judith Suminwa la nécessité de basculer du budget moyen au budget programme. Cette institution de recherche estime que la mise en place d'une approche budgétaire pluriannuelle axée sur les résultats permettra de traduire la vision du gouvernement pour les trois années à venir et d'assurer la continuité dans la gestion des programmes.
La troisième recommandation faite à la première ministre par CREFDL est le respect du pacte de la stabilité monétaire et du circuit de la dépense publique. Il rappelle que dans ce pacte signé avec la Banque mondiale, le gouvernement congolais s'était engagé à ne plus consommer les crédits budgétaires au-delà des ressources disponibles pour briser définitivement le cycle de déficits publics avec ses corollaires.
"Pour tourner ce tableau sombre, nous vous invitons à vous tenir aux recommandations de la Cour des comptes, formulées le 12 janvier 2023, à votre prédécesseur pour apporter un changement sur le bien-être des congolais. La pratique de mise à disposition des fonds devrait être tenu au respect de la Loi. Toutes les lignes budgétaires obscures et sans clé de répartition comme le fonds spécial d'intervention doivent être extirpées de la Loi des finances pour financer les projets spéciaux ", a écrit Valery Madianga, Coordonnateur national du CREFDL, à Judith Suminwa.
En quatrième lieu, ce centre de recherche recommande à la première ministre de mettre fin aux agences ad hoc budgétivores créées pour la mise en œuvre des projets d'investissements publics et de redynamiser la Caisse nationale de péréquation.
Pour CREFDL, le recours fréquent au CFEF, BCCO et PNUD, ainsi que la création des comptes parallèles auprès des banques privées pour mouvementer les fonds censés financer les projets transférés en provinces et ETD sont irréguliers.
La cinquième et dernière recommandation du CREFDL à Judith Suminwa est celle de vaincre les pratiques de corruption. Selon cette structure, à ces jours, "la corruption de l'élite congolaise constitue le premier budgétaire et un frein au développement des milieux urbains et périurbains".
Ci-dessous la lettre ouverte.
ODN