Maï-Ndombe : La société civile salue l'annulation de l'élection des gouverneurs par le Conseil d'État et appelle à la vigilance

Mercredi 3 juillet 2024 - 10:15
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Le Conseil d'État a annulé, jeudi 27 juin dernier, l'élection du gouverneur et du vice-gouverneur de la province du Maï-Ndombe pour corruption, violation du secret de vote et menaces à l'encontre des députés.

Cette décision a donné lieu à des scènes de liasse dans différents coins de la province de Maï-Ndombe par une population qui oppose un non catégorique à la crise institutionnelle qui tente de s'instaurer  dans leur province. À travers des vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux, ce peuple dit ne jurer que par le développement de leur province.

Dans une déclaration parvenue à notre rédaction ce mercredi 3 juillet, la société civile locale salue cette décision du Conseil d'État et appelle à la vigilance contre des politiciens véreux qui multiplient des manœuvres pour pousser la plus haute juridiction administrative du pays à revenir sur sa décision.

"Nous voulons la paix dans notre province. Nous voulons être dirigés par les autorités qui sont réellement et librement élus par les députés provinciaux. Nous disons donc non à la crise institutionnelle dans notre province qui accuse un grand retard de développement. C'est ainsi que nous en appelons à la vigilance contre ceux qui tendent à pousser le Conseil d'État à faire l'impossible. Nous appelons la CENI à réorganiser les élections où les députés provinciaux vont librement élire ceux qu'ils estiment être capables d'amener notre province vers le développement tant attendu", souligne la déclaration.

Rappelons que la décision du Conseil d'État fait suite à la requête introduite par le candidat malheureux Aimé Pascal Mongo Lokonda. Par sa décision, le Conseil d'État annule ainsi l'arrêt RCE 49 rendu le 7 juin 2024 par la Cour d'Appel de Maï-Ndombe qui avait proclamé Kevani Nkoso Lebon vainqueur au second tour de l'élection de gouverneur du Maï-Ndombe.

Place maintenant à la réorganisation de cette élection par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) qui doit, cette fois-ci, veiller à sa régularité afin d'éviter à cette province une crise institutionnelle.

Rappelons que les élections du gouverneur et vice-gouverneur du Maï-ndombe ont eu lieu le dimanche 26 mai dernier à Inongo, chef-lieu de la province. À l'issue de ces scrutins, les deux challengers, à savoir les candidats Aimé Pascal Mongo Lokonda et Lebon Nkoso Kevani ont obtenu chacun 9 voix, sur un total de 18 votants.

Pour les départager, la Commission Électorale Nationale Indépendante ( CENI) a organisé un second tour 72 heures plus tard, soit le 29 mai 2024. Les résultats publiés après ce deuxième tour ont donné pour vainqueur Lebon Nkoso avec 10 voix, contre 8 pour Aimé Pascal Mongo.

Ces résultats ont donné lieu à beuacoup de manifestations des populations de la province de Maï-ndombe, précisément celles de la capitale de cette province, la ville d'Inongo, qui ont dénoncé les actes de corruption ayant caractérisé ces élections.

Ces manifestants déjà  appelaient à l'annulation ces élections entachées de beaucoup d'irrégularités et ordonnaient leur réorganisation purement et simplement. Redoutant une crise de légitimité à venir, ils avaient appelé à l'implication personnelle du chef de l'État, le président de la République Felix-Antoine Tshisekedi, afin que ces scrutins soient annulés.

ODN