Kwango : sur 722 km des routes à réhabiliter, seulement 74 l’ont été malgré le financement à plus de 30% (Député Flory Mapamboli)

Jeudi 1 août 2024 - 20:04
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De retour à Kinshasa, après son séjour dans son fief électoral à Kasongo Lunda au Kwango, dans le cadre de ses vacances parlementaires, le député national Flory Mapamboli a, au cours d’une conférence de presse tenue le mercredi 31 juillet 2024, présenté la situation de la province à ce jour. 

Cet élu de l’UDPS peint un tableau très sombre de la province du Kwango, dans quasiment tous les secteurs de la vie sociale, notamment l'éducation, la santé, les infrastructures et la sécurité. 

Parlant de l’éducation, cet élu rapporte que la province du Kwango fait face à plusieurs défis, dont la mauvaise prise en charge des enseignants, la prolifération des écoles qui a un impact négatif sur la qualité de l’enseignement et l’absence des écoles professionnelles. 
 
« Les enseignants touchent leurs salaires après 3, 4, 5, voire 6 mois. Une banque qui y va attend de cumuler plusieurs salaires avant d’aller payer les enseignants. Ces derniers sont clochardés. Ils recourent à ce qu’on appelle la banque Lambert pour subvenir aux besoins de leurs familles respectives. Et cela fait d’eux les personnes les plus vulnérables dans la société. Il en est de même des infirmiers. C’est un problème qui se pose à travers tout le territoire de Kasongo Lunda mais aussi d’autres territoires de la province du Kwango. Il y a aussi le problème de la prolifération des écoles, que la qualité de l’enseignement a sensiblement baissé. Plus ou moins 5 sont construites dans chaque village pour réduire le chômage, mais les enseignants qui y prestent ne sont pas payés. Au Kwango, il n’y a pas de grandes écoles de formation professionnelle », a-t-il dit. 

Sur le plan sécuritaire, Flory Mapamboli déplore l’absence de l’autorité de l’État dans cette partie du pays, un vide, à l’en croire, à la base de la montée des criminalités et du banditisme, le cas du phénomène mobondo. 

« Il y a une absence des hommes en uniforme, et certains coins dans le territoire de Popokabaka, les mobondo font la loi », a-t-il déploré. 

Outre les problèmes susmentionnés, cet élu s’est indigné de l’état de délabrement dans lequel se trouvent les bâtiments des institutions judiciaires de cette province, la négligence de la santé, qui a pour conséquence directe : la malnutrition, l’absence d’eau et de l’électricité.

Dans ses dires, Flory Mapamboli a également déploré le manque d’infrastructures routières. Des grands projets de réhabilitation initiés au Kwango, a-t-il fait savoir, n’ont pas produit des résultats satisfaisants, malgré le paiement des entreprises bénéficiaires des marchés. 

Sur 722 kilomètres des routes qui devraient être réhabilités en terre battue sur les tronçons Kenge-Mawanga-Panzi des routes provinciales 139 et 140, et Bukanga Lonzo -PopoKabaka-Kasongolunda sur la RN16, plusieurs mois après le lancement des travaux, seulement 74 kilomètres, à peu près 10% de routes, ont été réhabilités, pourtant, dit-il, les sociétés chargées d’exécuter lesdits travaux ont été payées à plus de 30%. 

« Il n’y a que la réhabilitation de la route allant de Bukanga Lonzo à Popokabaka qui a connu une avancée de près 6 kilomètres, mais vous allez sur le tronçon Popokabaka-Kasongolunda, c’est moins de kilomètres où on a jeté la terre jaune, Kenge-Mawanga c’est à peine 12 kilomètres sur 280 qu’on doit réhabiliter. Mawanga – Panzi c’est à peu près 100 mètres sur les 150 kilomètres à réhabiliter. La route Kenge-Mawanga a été lancée il y a aujourd’hui près de 20 mois, alors que les travaux devraient durer approximativement 10 ou 12 mois. La province du Kwango est tout simplement abandonnée », a-t-il déploré.

Soutenant que le développement d’une province ne peut passer que par la construction des infrastructures, cet élu promet d'interpeller, dans le cadre de ses prérogatives en tant que député, le ministre des infrastructures et des travaux publics, mais aussi le directeur général de l’Office des routes. 

Christian Dimanyayi