Les portes des magasins des indo-pakistanais au marché central de Kinshasa, en RD-Congo, sont fermées depuis trois jours. Les travailleurs de ces magasins sont en grève depuis lundi 9 septembre 2024. Ils revendiquent l’amélioration des conditions de travail, notamment la sous-traitance, le respect de l’horaire de travail, le respect du SMIG (Salaire minimum inter-professionnel garanti) et le paiement régulier des transports des employés.
Par ailleurs, ils réclament aussi le paiement de leur salaire au taux de change actuel. Certains affirment être payés à ce jour au taux de 1500 francs congolais pour 1 dollar américain, alors que le taux sur le marché de change est de 2800 FC.
Les grévistes dénoncent, en outre, les mauvaises conditions de travail. Ils invitent les autorités à trouver une solution urgente à leurs problèmes.
« Cette situation dure depuis plusieurs années. Il y a aucun changement. Ces étrangers ne respectent pas les lois de notre pays. Ils ne veulent pas exécuter le SMIG. Nous souffrons énormément. Ils nous traitent comme des moutons alors qu’ils sont chez nous. Nous voulons juste qu’ils améliorent nos salaires et nos conditions de travail. Nous n’avons pas de contrat de travail », a laissé entendre un travailleur d’un magasin indo-pakistanais, rencontré au croisement de l’arrêt Bokasa sur l’avenue du Commerce au grand marché de Kinshasa.
Aussitôt informé, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, a dépêché en urgence, ce mercredi 11 septembre, une délégation des membres de son gouvernement au marché central (Zando) pour s’imprégner de la situation. Cette délégation a promis de résoudre ce problème pour rétablir l’ordre dans le secteur de l'emploi à Kinshasa.
« Votre mémo a été très bien reçu par le gouverneur Daniel Bumba. Cette situation ne change pas depuis plusieurs années. Cette fois-ci, nous allons prendre une décision définitive. Nous avons trouvé un compromis avec vos délégués. Nous serons stricts parce que personne n’est au-dessus de la loi. Les gens qui travaillent dans la sous-traitance resteront dans leur position et ceux du placement également. Nous allons régler la problématique des impôts-permanents pour permettre aux travailles d’avoir ses propres contrats avec ses employeurs. Les gens qui souhaitent continuer à travailler dans la sous-traitence, ils le feront en respect des lois de la République. Sinon, nous n’accepterons pas. L’ordre doit être rétablir dans ce secteur », a déclaré Jésus-Noël Sheke Wadomeme, ministre du Plan, Budget, Emploi et Tourisme de la ville de Kinshasa.
Et d’ajouter : « Le gouverneur recevra vos employeurs lundi prochain pour leur donner des directives à suivre. Ces directives respecteront la circulaire du ministre de Travail ainsi que le protocole d’accord signé récemment par vos délégués. Nous ne devons pas sortir en dehors du protocole d’accord et la circulaire. Au-delà de la circulaire et du protocole d’accord, le gouverneur prendra un acte d’engagement pour faire respecter les lois de la République ».
Le représentant de l’autorité urbaine de Kinshasa a invité les travailleurs des indo-pakistanais à reprendre le travail dès ce jeudi. 7 sur 7. CD n’a pas réussi à obtenir la réaction des employeurs indo-pakistanais quant à ce sujet.
Raphaël Kwazi