Les leaders religieux et hommes de Dieu de la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo ont pris l'engagement de respecter l'éthique et la déontologie dans le secteur religieux. Ils l'ont dit à l'issue d'une formation organisée par l'Ordre Supérieur Épiscopal du Congo (OSEC) du 16 au 18 septembre 2024 dans l'objectif de moraliser les pratiques religieuses et de promouvoir une cohabitation harmonieuse entre les autorités ecclésiastiques et l'État.
L'archevêque Léonard Matebwe Lambalamba, président général et grand chancelier de l'OSEC qui s'est exprimé à la presse à l'issue de cette formation, a annoncé la mise en place prochaine de formations en collaboration avec le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC). Ces formations viseront à encadrer et réguler les discours des leaders religieux diffusés dans les médias.
Selon sa grâce Léonard Matebwe Lambalamba, il est crucial que les hommes de Dieu soient exemplaires, tant dans leurs pensées que dans leurs paroles.
« Nous devons saisir cette occasion, car un homme de Dieu doit être correct dans ses pensées et dans ses paroles. C'est la raison pour laquelle, avec le CSAC, nous avons convenu d'inviter toutes les chaînes chrétiennes et d'organiser une formation pour mettre de l'ordre », a-t-il déclaré.
Cette initiative fait suite à l’observation de dérapages dans certains médias chrétiens où des propos inappropriés, parfois offensants à l’égard du gouvernement ou des autres leaders religieux, ont été prononcés. Ces écarts de conduite, selon l’archevêque Léonard Matebwe, représentent une menace pour la cohésion sociale et la paix nationale.
Dans la foulée, sa grâce Léonard Matebwe Lambalamba, président général de l'OSEC a insisté sur la nécessité de mettre en place des sanctions pour les responsables religieux qui ne respecteront pas les nouvelles règles de conduite. Il a rappelé l’importance de maintenir la paix et la cohésion dans la société, notamment à travers les discours diffusés dans les médias.
« Il ne faut pas que les hommes de Dieu disent n’importe quoi dans les médias, qu’ils s’attaquent au gouvernement, au chef de l’État ou entre eux. Nous avons besoin de paix », a-t-il averti.
Par ailleurs, Jacques Tshilombo, vice-président général de l’OSEC, a encouragé les leaders religieux à se réinventer et à apprendre des erreurs du passé. Il a souligné l'importance du renouvellement, rappelant que Dieu est le « champion du recommencement ». Ce processus de réinvention est, selon lui, essentiel pour que l’Église puisse mieux servir la communauté et être un acteur clé dans le développement du pays.
En outre, Kambala Tshilombo a plaidé pour que les églises jouent un rôle dans le développement économique, notamment par la création de petites et moyennes entreprises (PME) dans les zones rurales. Cette démarche, a-t-il poursuivi, pourrait aider à résoudre les problèmes de chômage et à promouvoir l’autosuffisance des communautés locales.
L’atelier a permis aux participants, comprenant des évêques, des pasteurs et des imams, de réfléchir sur plusieurs thématiques essentielles, telles que « quel sacerdoce pour une harmonie sociale », « le sacerdoce et l’État : droits et devoirs de chacun » et « l’OSEC, un outil sacerdotal pour un partenariat solide avec l’État ». Ces sujets visaient à sensibiliser les leaders religieux sur leur rôle et leurs responsabilités dans la société, ainsi que sur la nécessité d’une collaboration renforcée entre l’Église et l'État pour garantir une paix durable.
L’OSEC, créée comme organe de régulation et d'interface dans le domaine ecclésiastique, a pour mission d'éradiquer les anti-valeurs qui gangrènent le secteur religieux en RDC. Depuis sa création, elle s'efforce de moraliser les pratiques religieuses tout en renforçant les relations entre l'Église et l'État. Les réformes initiées par le président Félix Tshisekedi et le ministre de la Justice, Constant Mutamba ont donné un nouvel élan à ces initiatives, avec pour ambition un changement des mentalités au sein de la communauté religieuse. À travers ses actions futures, l’OSEC espère instaurer une nouvelle ère de responsabilité chez les serviteurs de Dieu. Ces réformes visent à garantir que leur influence dans la société soit porteuse de paix, de développement et d’harmonie sociale.
Patient Lukusa