Reconversion des infirmiers en sages-femmes pour réduire la mortalité maternelle : L’expérience a résolu la carence en peu de temps (Point focal ESU - UNFPA)

Mercredi 25 septembre 2024 - 15:21
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En République démocratique du Congo, l'insuffisance de sages-femmes qualifiées est l'une des causes des décès maternels. Selon la Société congolaise de la pratique sage-femme (SCOSAF), le pays compte 16.637 sages-femmes en 2024, ce qui fait moins d'une sage-femme pour 5 000 habitants, alors que la norme est d'au moins 6 sages-femmes pour 1000 naissances.

À en croire cette structure qui régit la profession sage-femme, tenant compte des naissances attendues en 2024, les besoins sont estimés à 26,722, et donc le gap s'élève à 10.075 sages-femmes.

C'est pour combler ce gap que le gouvernement de la République, à travers le ministère de l'Enseignement supérieur et universitaire, en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), a mis en place un programme de reconversion des infirmiers en sages-femmes. Il s'agit là d'une stratégie pour favoriser l'augmentation du nombre des sages-femmes et l'amélioration de la qualité des soins de santé de la reproduction.

Ce programme accorde une bourse de formation d'une durée de 18 mois, soit 3 semestres, aux infirmiers désireux de se reconvertir en sages-femmes. Parmi les infirmiers qui ont achevé leur formation grâce à ce programme, l'on compte Gerda Botayi, ressortissante de Djolu, un des territoires de la province de Tshuapa.

Devant la presse, mardi dernier, à l'ISTM/Kinshasa, cette désormais sage-femme a réalisé une démonstration de son travail, avant d'exprimer sa joie d'avoir pris part à cette formation pour aider sa communauté.

« Dans le centre de santé Yete, il n'y a pas de sages-femmes, mais seulement des accoucheuses qui ne sont pas qualifiées. L'on enregistre plusieurs cas de décès des femmes pendant la grossesse et après accouchement. C'est pourquoi les autorités ont suggéré d'envoyer une personne pour être formée et le choix était porté sur moi », a-t-elle déclaré, avant d'exhorter le partenaire UNFPA à accorder le privilège à d'autres infirmiers pour combler le gap des sages-femmes au niveau local.

Le point focal du partenariat ministère de l'ESU - UNFPA a profité de l'occasion pour rappeler l'importance de la filière reconversion des infirmiers en sages-femmes.

« Ce programme de reconversion nous a permis d'avoir rapidement les sages-femmes compétentes qui, après avoir terminé leur programme de 90 crédits, auront les mêmes diplômes que ceux qui ont suivi les trois années directes. Cette expérience a en peu de temps permis de résoudre la carence des sages-femmes », a souligné Alexis Nzee, directeur des services académiques à l'ISTM/Kinshasa.

Actuellement, 11 provinces de la République démocratique du Congo assurent la formation de la filière reconversion des infirmiers en sages-femmes. À Kinshasa, cette formation est donnée à l'ISTM (Institut supérieur des techniques médicales).

Prince Mayiro

 

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