Le parc nautique en construction aux abords du lac Kipopo en face de l'hôtel Karavia à Lubumbashi (Haut-Katanga) respecte toutes les normes environnementales et urbanistiques. L'archevêque Léonard Matebwe Lambalamba, président général de l'Ordre supérieur épiscopal du Congo (OSEC), propriétaire de l'espace, l'a dit lors d'un point de presse, le mardi 15 octobre 2024, à Lubumbashi.
Dans sa mise au point, cet homme de Dieu précise que cet espace est destiné à la création d'un parc nautique comme zone touristique dans le but de développer la ville de Lubumbashi, comme c'est le cas dans d'autres pays du monde.
Dans ce tête-à-tête avec la presse, l'archevêque Léonard Matebwe Lambalamba a rappelé que c'est depuis 2019 que l'espace où il érige ce parc lui a été cédé grâce notamment au maire de la ville de l'époque, Lubaba Buluma qui avait salué l'idée en désaffectant ce terrain en son profil. Malgré le début des travaux et les défis posés par le terrain marécageux, l'homme de Dieu explique qu'il a été voir l'actuel vice-gouverneur Martin Kazembe à l'époque, maire de la ville, pour avoir un autre arrêté lui permettant l'extension des travaux jusqu'au lit de lac Kipopo.
Dans la foulée, l'archevêque Léonard Matebwe confirme qu'afin d'assurer la légalité et la conformité du projet, en collaboration avec diverses autorités provinciales notamment le ministre de l'Urbanisme et de l'aménagement du territoire, toutes les conditions liées à l'environnement ont été respectées en bonne et due forme.
"Il a appelé le chef de division de l'aménagement du territoire pour lui présenter le projet et que cela puisse marcher. Celui-ci m'a donné leurs techniciens, ingénieurs et spécialistes pour aller étudier le sol et faire des recommandations pour la construction. Nous sommes allés au cadastre et on m'a donné ce certificat d'enregistrement d'une concession perpétuelle. Je suis en ordre avec tous les documents", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, lors des travaux d’aménagement, poursuit Léonard Matebwe Lambalamba, des recommandations très précises ont été émises concernant la stabilisation du sol et la gestion des eaux. Il a été demandé de suivre des procédures rigoureuses, notamment en utilisant des matériaux de remblais spécifiques tels que des blocs de roche, des cailloux, des graviers et des moellons.
"Ces matériaux ont été utilisés pour renforcer les fondations, notamment en érigeant un mur de soutènement destiné à prévenir les glissements de terrain. Ce processus, bien qu'onéreux, était nécessaire pour garantir la sécurité et la stabilité du site. En plus de cela, la compaction des matériaux a été effectuée à quatre reprises, sous la supervision de sociétés spécialisées dans ce domaine. Des canaux ont été installés pour rediriger l'eau de pluie et les eaux usées vers le lac, évitant ainsi toute perturbation pour les riverains. Le dimensionnement de ces canalisations a été soigneusement calculé, conformément aux recommandations des ingénieurs et des autorités locales. La construction de ces infrastructures, indispensable pour la protection des voisins et de l'environnement, a été validée et signée par des experts, garantissant leur conformité aux normes en vigueur", a-t-il martelé.
Malgré le respect strict des directives et des normes, certaines accusations ont été formulées, prétendant que les travaux menés visaient à réduire l’étendue du lac. Cependant, ces allégations sont infondées, comme le précise l'archevêque Léonard Matebwe. Il insiste sur le fait que ces travaux ont justement pour objectif de préserver le lac en stabilisant les berges et en empêchant les débris et déchets de s’y accumuler. Il rappelle également que lui-même et son équipe ont besoin d’eau pour leurs activités, ce qui rend absurde l’idée de vouloir restreindre l'accès au lac. D'où le dragage en cours sur le lac Kipopo depuis quelques jours pour sauver cette rivière, précise-t-il.
"La vie urbanistique est là. Leurs ingénieurs ont fait des calculs et ont donné ce permis de construire. Ça, c'est le procès-verbal de constat de lieu fait par les OPJ de l'urbanisme. Mais quand j'attends que je suis en train de rétrécir la rivière Kipopo, c'est diamétralement opposé. Par contre, je travaille pour élargir le lac. J'ai loué des drages qui sont en train d'approfondir et arranger le lieu. Donc j'ai sauvé le lac et pourtant, c'est le travail de l'État d'aménagement le lac et d'enlever les saletés. Je l'ai sauvé parce que je dois l'utiliser pour le parc en construction. Des études hydropédologiques ont été aussi réalisées et des recommandations sont là pour construire avec des mesures à respecter", a-t-il renchéri.
Un projet créateur de près de 5.000 emplois
Le chantier emploie actuellement des centaines de personnes, et à terme, ce sont plus de 5.000 emplois qui devraient être créés. Pour l'archevêque Léonard Matebwe Lambalamba, cet aspect est crucial, car le projet contribue non seulement à l’économie locale, mais il soutient aussi la vision du président de la République qui prône la création d’emplois pour les autochtones.
Malgré la transparence du projet et le respect des règles, des voisins ont intenté une action en justice. Ils affirment que les travaux bloquent leur vue sur le lac, ce qu’ils considèrent comme une nuisance majeure. Ils demandent des dommages-intérêts à hauteur de 3 millions de dollars. Toutefois, après examen, poursuit l'homme de Dieu dans sa mise au point, la Justice a tranché en faveur du projet, estimant que ces accusations étaient infondées.
"Les travaux ont justement permis de dégager l'accès à l'eau, rendant visible une partie du lac autrefois masquée", a-t-il démontré.
Patient Lukusa, à Lubumbashi