44 % seulement des enfants positifs au VIH/SIDA en République démocratique du Congo ont accès au traitement, donc aux antirétroviraux (ARV). C'est le docteur Hilo Ilunga, chef de division au Programme National de Lutte contre le VIH/SIDA et les Infections Sexuellement Transmissibles (PNLS), qui l'a dit, ce jeudi 14 novembre 2024 à Kinshasa, lors du lancement de l'atelier de consultation nationale de l'Alliance mondiale pour l'élimination du Sida pédiatrique en RDC.
Ces assises sont organisées par des organisations de la société civile dont le Réseau des Associations Congolaises des jeunes (RACOJ), avec la participation de six provinces sélectionnées par ce programme mondial initié par l'ONU SIDA, à savoir le Nord-Kivu, le Haut Uele, le Kasaï Central, le Kasaï-Oriental, le Haut Katanga et le Lualaba.
"Nous avons un problème par rapport à la couverture du VIH pédiatrique. Nous devons couvrir au moins 95 % des enfants que nous devons mettre sous antirétroviraux (ARV). On se rend compte qu'au niveau du pays, nous sommes autour de 44% des enfants positifs au VIH que nous mettons sous ARV. Par rapport aux adultes que nous mettons beaucoup, chez les enfants, nous avons encore des choses qui nous tirent vers le bas. Il y a aussi la charge virale chezs les enfants. Nous sommes autour de trente et quelques pourcents", a-t-il déclaré.
Sur 17.000 maternités, 500 seulement offrent les services VIH
Selon ce médecin, un autre problème majeur auquel la RDC est confrontée actuellement est la faible couverture par rapport à la Prévention de la Transmission du VIH de la mère à l'enfant ( PTME). A l'en croire, sur plus de 17.000 maternités que compte le pays, environ 500 seulement offrent les services VIH.
"Nous ne parvenons pas à couvrir toutes les maternités en paquets VIH. Le pays compte aujourd'hui plus de 17.000 maternités. Mais sur ces 17.000 maternités, le dépistage du VIH n'est que dans environ 5.000 maternités. Donc, la couverture des activités de la PTME, nous sommes autour de 28 % , 29 %", a fustigé docteur Hilo Ilunga.
Cet expert qui s'occupe de la Prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant au PNLS est cependant optimiste quant à l'avenir. Il espère émis qu'avec la couverture santé universelle initiée par le président de la République, particulièrement dans son volet gratuité de la maternité, le gouvernement pourra couvrir toutes les maternités des services VIH.
Vivement l'initiative présidentielle pour l'élimination du VIH en RDC d'ici 2030
Ce cadre du PNLS a aussi indiqué que dans le cadre ce qu'on a appelé l'initiative présidentielle pour l'élimination du VIH Pédiatrique en RDC, les démarches sont en cours pour que le président Félix Tshisekedi lise les engagements de la RDC pour l'éradication de cette maladie devant tous les responsables des exécutifs provinciaux lors de la conférence des gouverneurs.
Présentant les termes de référence des travaux, Steve Yoka du RACOJ a indiqué que les objectifs globaux de cet atelier sont d'examiner et de consolider le travail effectué sur le VIH pédiatrique, d'examiner les besoins et les lacunes critiques, d'obtenir un cadre de responsabilité national actualisé pour mettre fin au Sida chez les enfants, y compris le Plan d'action prioritaire pour les enfants qui vont avoir cinq ans d'ici 2030.
Des consultants au niveau des six provinces évoquées supra sont aussi intervenus en visioconférence au cours de ce premier jour des travaux. Ils ont en gros décrié la faible appropriation des engagements par les autorités provinciales. Chose qui constitue un frein pour que la RDC réalise son objectif et son engagement d'éliminer le sida pédiatrique d'ici 2030.
La RDC a pris des engagements au niveau mondial
Rappelons que la République démocratique du Congo fait partie des 12 pays qui ont souscrit aux engagements au niveau mondial d'éliminer le VIH pédiatrique d'ici 2030, dans le cadre de l'Alliance mondiale pour l'élimination du VIH pédiatrique initiée par l'ONU SIDA.
Le pays de Félix Tshisekedi a ainsi élaboré un Plan Alliance pour l'élimination du Sida pédiatrique en RDC qui a été décliné en plans provinciaux concernant les six provinces sélectionnées.
Les 4 piliers de ces Plans sont : L'amélioration du dépistage précoce et l'optimisation du traitement chez les enfants, chez les adolescents et chez les femmes enceintes ; la prévention de nouvelles infections chez les enfants, adolescents, ainsi que chez les femmes enceintes et allaitantes ; le traitement à améliorer et la levée des obstacles qui empêchent d'accéder aux services du dépistage précoce dont les barrières légales.
ODN