Retour de Bobila Dawa : « La RDC doit non seulement rendre justice en restituant les propriétés spoliées, mais aussi honorer l'héritage de Mobutu (Mise au point)

Vendredi 29 novembre 2024 - 16:13
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Dans une mise au point rendue publique ce vendredi 29 novembre 2024 et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD, la famille de l'ex-président de la République démocratique du Congo explique que Maman Bobila Dawa, ancienne première dame du Zaïre, n'a jamais donné la raison de son retour au pays par l'octroi d'une maison, mais plutôt pour "rendre justice en restituant tous les biens spoliés et honorer l'héritage historique du Maréchal Mobutu Sese Seko".

Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, Maman Bobila Dawa a fait naître une vague de malentendus. Nombreux sont ceux qui l'ont réduite à une simple demande de biens matériels comme si elle se contentait de revendiquer des maisons spoliées.

Dans sa mise au point, il est précisé que cette vision est injuste et méconnaît la profondeur de son discours et les valeurs qui l’animent. Maman Bobila Dawa, poursuit la famille dans cette mise au point, "ne cherche pas simplement à récupérer des biens matériels. Elle lutte pour la mémoire de son époux, un homme qui a servi le pays avec dévouement et qui a laissé un héritage à la République démocratique du Congo, aujourd’hui menacé".

Au-delà de la simple question de biens immobiliers, Maman Bobila Dawa évoque une problématique bien plus complexe. Il s'agit de la spoliation des biens de son mari, Mobutu Sese Seko. Elle met en lumière une triste réalité où les maisons et propriétés acquises par Mobutu à travers son travail acharné sont aujourd’hui détournées par des expatriés, souvent soutenus par certaines personnalités.

Dans son discours lors de la visite de la première ministre Judith Suminwa au Maroc, Maman Bobila Dawa a exprimé son souhait de revenir en RDC après des années d'exil. Elle se pose une question fondamentale sur "comment l’État congolais va-t-il organiser son accueil à son retour, et comment va-t-il honorer la mémoire de son mari, qui a tant donné pour ce pays ?" L’exil qu’elle a vécu pendant plusieurs décennies, avec la dépouille de son époux toujours loin de sa terre natale, est une blessure qu’il est temps de guérir", a-t-elle remarqué.

Pour elle, le retour au Congo n’est pas seulement une question de biens matériels, mais aussi un impératif moral : celui de restaurer la mémoire de Mobutu Sese Seko. La RDC doit, selon elle, non seulement rendre justice en restituant les propriétés spoliées, mais aussi honorer l’héritage historique de celui qui a marqué son époque.

"La mémoire du Maréchal Mobutu ne doit pas être effacée, et le rôle que ce dernier a joué dans le pays doit être reconnu à sa juste valeur", lit-on dans cette note.

Le retour de Maman Bobila Dawa est bien un retour symbolique, un acte de dignité et de reconnaissance envers un homme qui a façonné une époque de l’histoire de la RDC. Ce retour n’est pas seulement un acte personnel. Il s’agit aussi de rendre hommage à une époque, de reconnaître le passé du pays et d’offrir à la famille de Mobutu la reconnaissance qu’elle mérite. L’exil de Maman Bobila Dawa n’est pas qu’une question géographique ; c’est aussi une question de mémoire et de dignité, tant pour elle que pour le peuple congolais.

Le retour de Maman Bobila Dawa, après trois décennies d’exil, dépasse largement le cadre d’une simple revendication matérielle. Il s’agit de réhabiliter l’image et la mémoire de Mobutu Sese Seko, de reconnaître les sacrifices et l’héritage de cet homme d’État, et de rendre justice à sa famille.

“L'exil de Maman Bobila Dawa, tant qu'il persistera, symbolisera l’oubli et l'injustice envers une partie importante de l’histoire de la RDC”, a-t-elle rappelé.

Il est donc urgent que l’État congolais prenne ses responsabilités, rende hommage à cette femme courageuse et permettre à la mémoire de Mobutu de retrouver sa place dans le cœur de la nation.

Patient Lukusa