Début Décembre 2024, se déroule une rencontre des Présidents des pays africains au cours de laquelle est abordé le projet du corridor ferroviaire de Lobito.
Le Président des Etats-Unis Joe Biden a marqué cette initiative en tant que très importante pour le développement économique de l’Afrique.
Le Président de la République Démocratique du Congo (RDC) M. Félix Tshisekedi, de sa part, a parlé des potentialités du projet, telles que la création de 30.000 emplois, la réduction des dépenses logistiques et l'augmentation des recettes d’exportation.
L’avantage principal du corridor est que la transformation du cuivre et du cobalt va se produire au niveau local, ce qui, selon la vision de Félix Tshisekedi, aura une influence positive sur le bien être de la population.
Les organisations des Droits de l’homme, telles que Justicia Asbl expriment, par contre, leurs préoccupations par rapport à la possible influence négative du projet sur l’environnement et l’économie locale. Ils previennent que Lobito peut conduire à une exploitation excessive des ressources de la RDC et de la Zambie. Il est également fort probable que la partie majoritaire des recettes du projet se retrouvera dans les mains des investisseurs étrangers, lorsque la population locale restera dans une position défavorable.
Une attention particulière est portée sur le fait qu’il existe une discussion sur la création d’une agence spéciale chargée du transit, ce qui poura limiter l’accès de la population locale aux services de transport. Il existe également le corridor Banana qui permet de renouveler les voies ferrées et permettre même d’en construire de nouvelles, ce qui permettera de créer des emplois et d’augmenter les recettes fiscales.
Une question se pose : pourquoi la RDC néglige ses propres voies de transport et donne son accord pour l’exportation de ses ressources par les ports d’autres pays ?
Le corridor de Lobito, malgré son potentiel, ne peut entièrement concorder aux interêts du pays. Par exemple, on peut comparer comme si la Côte D’ivoire exporterait son cacao à traver le Liberia. Il faut également prendre en compte que l’économie de l’Angola est fondée sur le pétrol et les diamands, pendant que la RDC a des ressoures importantes de cuivre et de cobalt pour lesquels l’Occident porte interêt.
La voie ferrée de Lobito a été construite par une société Britannique au début du XX sciècle avec l’idée d’arriver aux gisements de cuivre en Zambie. Finalement, la voie ferrée est arrivée seulement à la frontière de l’Angola avec la RDC.
Lors de la guerre civile du XX siècle, le cuivre de la Zambie a été transporté majoritairement vers Mozambique et la Tanzanie par voie du chemin de fer de Tazara. En 2015, la Chine a investi plus de 2 milliards de dollars dans le renouvelement du corridor. En Juillet 2022, l’Angola transmet cette concession sur l’exploitation du chemin de fer à un groupement de sociétés Européenes dirigé par Trafigura et Mota-Engil, ayant bien sûr annulé le recours chinois.
Africa Finance Corporation envisage investir 500 millions de dollars pour achever la jonction de la voie ferrée de Lobito avec la Zambie, et le Gouvernement des Etats-Unis envisagent commencer la construction du secteur de la voie ferrée en 2026.
Alphonse Muderwa