La Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES) se sont déclarées favorables à une administration électorale plus inclusive et équitable, englobant les femmes, les jeunes, les personnes vivant avec handicap (PVH), les peuples autochtones pygmées (PAP) et les déplacés internes.
Tel est l'essentiel des recommandations formulées par les participants à l'issue du 1er Forum national axé sur l'évaluation externe de l'administration électorale de la RDC, consacré à sa dimension genre et inclusion. Cet événement, organisé par la centrale électorale en partenariat avec l'IFES, a été soutenu financièrement par le Département britannique pour le développement international (UKAID) et s'est clôturé ce vendredi 20 décembre 2024.
Il était question pour les organisateurs de mettre en place des mécanismes contribuant à améliorer la prise en compte des aspects genre et inclusion dans l'administration électorale à venir en RDC, après quatre processus électoraux.
« Durant ce forum, nous avons posé les bases d'une feuille de route ambitieuse pour une administration électorale plus inclusive et équitable, tout en identifiant des axes de réforme indispensables pour les prochains cycles électoraux. Nous avons également amendé le plan opérationnel Genre, Inclusion et Élections 2025, renforçant ainsi notre engagement collectif en faveur d'une meilleure représentation des femmes, des jeunes, des personnes vivant avec handicap, des peuples autochtones pygmées et des déplacés internes dans le processus électoral (...) Nous avons franchi une étape importante grâce à votre dévouement et à votre engagement. Ce forum n'est pas fini, mais le début d'un parcours collectif pour une administration électorale renforcée et véritablement inclusive en République démocratique du Congo », a déclaré Martial Buduile, chargé de suivi et évaluation à l'IFES, dans son mot de clôture.
Les cinq (5) catégories de participants, réparties en différents groupes, ont formulé les recommandations suivantes après leurs travaux en ateliers
1. Pour les jeunes :
- La réservation d'un quota pour la jeunesse au sein du bureau et de la plénière de la CENI ;
- La réduction à 50 % du cautionnement de toutes les candidatures des jeunes dans les prochaines échéances électorales ;
- Le financement des organisations de jeunes par la CENI pour la sensibilisation dans les 26 provinces sur le processus électoral
2. Pour les peuples autochtones pygmées (PAP) :
- Le quota des PAP au sein de la direction genre et inclusion de la CENI ;
- L'implication et participation effective et active des PAP dans les processus organisés par la CENI (cartographie, recrutement, formation, sensibilisation et vulgarisation.
3. Pour les PVH :
- Identifier, recruter et former des accompagnateurs sociaux capables d'assister les électeurs à mobilité réduite ainsi que des interprètes en langue des signes ;
- Que les documents liés au processus électoral tiennent compte de la dimension inclusion partout où le genre est mentionné.
4. Pour les femmes :
- Le rejet des listes de candidatures qui n'alignent pas 50 % de femmes dans une circonscription ;
- Mettre en place une direction genre et inclusion à la CENI et dans ses démembrements.
5. Pour les déplacés internes :
- Amendement de la loi électorale dans son article 13 ;
- Procéder à une analyse des risques et prévoir des mesures d'application de l'accord de Kampala sur la protection et l'assistance des déplacés internes, ratifié par la RDC depuis 2009.
De son côté, Kenneth Enim Ampi, conseillère principale en matière de genre et diversité, a pris l'engagement, au nom du président de la CENI, de matérialiser le cahier des charges commun qui sanctionne ces travaux pour le cycle électoral à venir.
« Nous avons utilisé des méthodologies adaptées pour produire un travail final qui est aujourd'hui le fruit de tous, le miroir de la CENI, afin de servir équitablement toutes les quatre catégories, et d'aboutir à des étapes électorales réjouissantes et renforcées, parce que prises en compte de manière améliorée. Nous avons travaillé sur les axes d'intervention que nous avons jugés importants pour une meilleure adaptation de l'intervention de la CENI en matière de genre et d'inclusion. La CENI et son partenaire IFES vont également conjuguer leurs efforts pour parvenir à matérialiser ce cahier des charges commun, afin que le 5ème cycle électoral soit un cycle de correction et d'amélioration par rapport aux avancées que nous avons réalisées », a-t-elle rassuré.
Le cahier des charges sanctionnant ces travaux, qui ont duré 5 jours et qui répondent à certains besoins énumérés ci-dessus, sera soumis à la CENI et ses partenaires pour la mise en œuvre de prochaines réformes électorales.
Murphy Fika