Une délégation de la diaspora congolaise en Ouganda, conduite par son président Williams Bugeme, est actuellement en mission à Kinshasa pour sensibiliser les autorités congolaises à la situation dramatique d’environ 50.000 réfugiés répertoriés depuis Janvier 2025 fuyant les violences armées à Goma et Bukavu.
Selon Maître Olivier Bakomezi, chargé des réfugiés, il y a dans les camps des réfugiés des malades, des enfants déscolarisés, des femmes enceintes sans suivi médical, et rien à manger.
« On se bat avec les moyens des bords mais ça nous dépasse. Tous les déplacés ont été recensés depuis janvier dernier. Il n’y a plus d’espace dans les camps, plusieurs familles sont obligées de s’abriter dans des églises. Nous avons tout donné, aujourd’hui nous venons alerter les autorités congolaises. Il y a même des morts dans les camps, et aucune réponse concrète de la part du gouvernement ougandais », a-t-il déclaré à la presse.
La diaspora congolaise en Ouganda signale la présence des blessés de guerre répartis dans 13 camps à travers le pays. Parmi les réfugiés se trouvent des veuves de militaires, des enfants orphelins, et de nombreux civils ayant fui les violences imputées au groupe armé M23, soutenu selon eux par le Rwanda.
Depuis plusieurs années, la diaspora congolaise en Ouganda s’est mobilisée pour accueillir, identifier et encadrer les déplacés ayant fui les conflits récurrents dans la région des Grands Lacs.
Face à la dégradation de la situation humanitaire, elle lance aujourd’hui un appel pressant aux autorités congolaises, ainsi qu’aux organisations humanitaires internationales, pour qu’une aide d’urgence soit envoyée à ces populations oubliées.
« Cette mission à Kinshasa vise à attirer l’attention du gouvernement sur la souffrance de ses enfants, exilés et abandonnés. Nous espérons des mesures urgentes pour sauver des vies et redonner espoir à ceux qui ont tout perdu », a ajouté Williams Bugeme.
Pour la diaspora congolaise, cette situation en Ouganda illustre une crise humanitaire silencieuse qui mérite l’attention urgente des instances nationales et internationales. Elle espère également que son appel ne restera pas lettre morte.
Linda Lusonso