
Dans une déclaration,ce samedi 31 mai 2025, le président section Bruxelles de la Ligue des jeunes de l’UDPS, Sonny Kabeya Mukanya, fait remarquer que la République Démocratique du Congo est, depuis plusieurs mois, engagée dans un processus diplomatique de résolution du conflit dans l'Est, sous l'impulsion d'acteurs internationaux majeurs, au premier rang desquels figurent les États-Unis et le Qatar.
À l’en croire, ce processus, qualifié par plusieurs observateurs de tentative de sortie négociée de crise, s'inscrit dans une dynamique internationale visant à restaurer un minimum de stabilité dans la région des Grands Lacs, fragilisée par des décennies d'ingérences, de rébellions et de guerres d'attrition à visée économique.
« C'est dans ce contexte qu'a été signée, le 25 avril 2025 à Washington, une déclaration conjointe entre la Ministre d'État congolaise des Affaires étrangères et son homologue rwandais. Bien qu'elle ait été présentée comme une avancée notable, cette déclaration mérite une lecture rigoureuse à l'aune du droit international public. Il ne s'agit ni d'un accord de paix formel, ni d'un traité bilatéral créant des obligations juridiques contraignantes, mais bien d'un document politique non contraignant, typique des phases exploratoires des négociations diplomatiques. Autrement dit, un catalogue d'intentions formulées de manière solennelle, mais non encore traduites en engagements opposables. Une déclaration de principe, au sens classique des relations internationales: un acte par lequel les États expriment publiquement leurs intentions, sans qu'il y ait encore de consensus ferme sur le fond du mécanisme d'exécution immédiate », indique-t-il.
Dans la foulée, Sonny Kabeya s’interroge sur le retour de Joseph Kabila en République démocratique du Congo via la ville de Goma.
« Comment alors interpréter le retour de Joseph Kabila dans une zone aussi sensible ? Comment expliquer sa présence, au moment même où des négociations de paix cherchent à ouvrir un nouveau chapitre? Ce retour ne relève ni du hasard ni de la nostalgie. Il est politique. Il est stratégique. Il est structurellement aligné avec une volonté de transformation apparente du conflit. Ce qui se joue ici, pour ceux qui savent lire au-delà des apparences, relève d'une véritable remise et reprise, au sens littéral du terme. Une passation discrète, méthodiquement orchestrée, entre Paul Kagame et son ancien pantin Joseph Kabila », renchérit-il.
Selon lui, l’objectif de Joseph Kabila est donner à cette guerre un visage local.
« L'objectif est clair offrir à la guerre d'agression et au pillage systématique de l'Est congolais un visage local plus crédible et plus influent que celui de Corneil Naanga, pour mieux effacer toute trace visible de l'ingérence rwandaise. La méthode est éprouvée : congoliser le conflit afin d'en diluer les responsabilités, le requalifier en crise interne ou communautaire, et ainsi neutraliser les leviers d'action diplomatique et judiciaire à l'échelle internationale. Joseph Kabila, dans cette logique, constitue l'interface idéale. Du point de vue de Kigali, il incarne un ancien régime malléable, façonné par des années de compromissions. Il dispose de relais militaires, sécuritaires et politiques, tout en conservant une façade d'acceptabilité nationale, propre à désorienter l'opinion publique et à brouiller les pistes. Son retour n'est donc ni neutre, ni innocent: il s'inscrit dans une stratégie de continuité déguisée, visant à pérenniser l'ingérence rwandaise sous un habillage local », soutient-il.
Par conséquent, il estime que Joseph Kabila n’est pas un artisan de la paix.
« La communauté, tant nationale qu'internationale, doit ouvrir l'œil et le bon Joseph Kabila n'est pas un artisan de paix, mais le joker congolais de Kagame, au cœur d'un plan de continuité du pillage et de la déstabilisation savamment orchestré depuis Kigali. J'en appelle à la mobilisation de toutes les forces vives de la République la jeunesse, les femmes, les universitaires, les journalistes, les mouvements citoyens, mais aussi à la vigilance active des institutions compétentes », précise la déclaration.
Le président de la section Bruxelles de la Ligue des jeunes de l’UDPS affirme que la réapparition de Joseph Kabila en pleine zone occupée n'a rien d'anodin : elle s'apparente, d’après lui, à une bombe à retardement, placée au cœur même du processus de paix, programmée depuis Kigali pour en compromettre l'issue.
Jephté Kitsita