Insécurité à Kinshasa : « combien de morts faut-il pour agir? », le ministre de l’Intérieur appelé à répondre à l’APK

Mercredi 4 juin 2025 - 11:38
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Le député provincial de Kinshasa, Roland Kikunda Kiki, élu de la circonscription de Masina, dans une correspondance dont une copie est parvenue à la rédaction de 7SUR7.CD ce jour, adresse une question orale au ministre provincial de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Thierry Tshitenga, au sujet de la montée de l’insécurité à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC).

Se référant aux dispositions de l’article 197 de la Constitution du pays, ainsi qu’à l’article 175, alinéa 2, du Règlement intérieur de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, pour justifier son initiative parlementaire, l’élu de Masina souligne que la situation sécuritaire dans la ville de Kinshasa est de plus en plus préoccupante.

Dans cette question orale, le député Roland Kikunda évoque principalement le phénomène braquage dans la capitale, les cas récurrents de banditisme urbain dans les 24 communes, ainsi que les pertes en vies humaines et les dégâts matériels que ces actes de violence entraînent. Il a soumis une série de 17 questions, à savoir :

1. Pourriez-vous présenter à l’auguste Assemblée la politique mise en place par votre ministère en vue de protéger les Kinoises et Kinois ainsi que leurs biens ?

2. Quelles sont les causes de la persistance des braquages dans la ville de Kinshasa ?

3. Depuis que vous êtes à la tête du ministère, quelles sont les stratégies mises en place pour éradiquer le phénomène Kuluna ?

4. Pourquoi les patrouilles de la police sont-elles quasiment inexistantes dans la Ville de Kinshasa ?

5. Au regard du nombre des quartiers administratifs existant dans la ville de Kinshasa, combien de commissariats, sous-commissariats et points chauds y sont installés depuis votre prise de fonction ?

6. Où en sommes-nous avec les enquêtes sur les assassinats dans les cas suivants :

- Le braquage du magasin Kin Marché au quartier Ngilima (Matete), ayant causé la mort d’un cambiste et d’un policier ;

- L’assassinat de M. Nkey Emmanuel (Papa Mokambi), résidant à Masina, quartier Mapela ;

- Le cas de M. Mbemba Simon, résidant dans le quartier Nzuzi wa Mbombo (Masina).

7. Pourriez-vous nous rassurer de la présence d’un sous-ciat ou d’un point chaud aux alentours de l’Université de Kinshasa ?

8. Si oui, pourquoi ces malfrats ont-ils librement opéré dans cette zone stratégique ?

9. Après le récent braquage en plein jour à l’Université de Kinshasa, quelles mesures ont été prises pour sécuriser la colline inspirée ?

10. D’où proviennent les armes sophistiquées utilisées par les assaillants et braqueurs dans leurs forfaits ?

11. Quelle est la politique de renforcement de la sécurité dans les quartiers populaires de Kinshasa ?

12. Quelles sont les stratégies mises en place pour lutter contre les bavures policières (tracasseries, arrestations arbitraires, etc.) ?

13. Êtes-vous informé de l’usage abusif des véhicules de la police, communément appelés “Kabasele” ?

14. Pouvez-vous nous décrire l’état actuel de la sécurité dans la ville de Kinshasa ?

15. Existe-t-il un budget alloué dans votre secteur pour faire face à l’insécurité ? Si oui, comment ces fonds sont-ils gérés ?

16. Existe-t-il une collaboration étroite entre votre ministère et le commissariat provincial de la police ?

17. Pourquoi les Shégué ( sans abris) se pavanent-ils librement dans les artères principales de la ville, semant l’insécurité et la désolation ?

Par ailleurs, il exprime la desolation et la colère de la population kinoise face à la recrudescence de la criminalité, aux braquages, assassinats et à la circulation incontrôlée d’armes dans la ville.

« Les kinoises et kinois sont fatigués ; fatigués de vivre dans la peur, fatigués d’assister à la montée en flèche de la criminalité. Le récent braquage qu’à connu la ville a causé des pertes en vue humaines et des dégâts matériels importants. Siège de toutes les institutions du pays, Kinshasa s’expose désormais à des scénarios désolants. Combien de morts faut-il pour agir ? », s’indigne-t-il dans sa correspondance.

Il est à noter que cette question orale avec débat permettra à l’Assemblée provinciale de Kinshasa d’évaluer les réponses du ministre face à l’insécurité persistante, dénoncée à plusieurs reprises par les élus et la population.

Grâce Kenye