Les transporteurs routiers ont décidé de suspendre leur grève, le mardi 3 juin 2025, après que le gouvernement, répondant à leurs revendications, a instauré un couloir commercial destiné à améliorer la circulation à Kinshasa.
C'est ce qu'a fait savoir le président de l’Intersyndical des transporteurs routiers, André Tshikoji, à l'issue d'une séance de travail présidée par le vice-premier ministre, ministre des Transports, voies de communication et désenclavement, Jean-Pierre Bemba.
"Nous avons refusé le travail de nuit. Nous avons demandé des équilibres pour que nos membres ne portent pas le fardeau de rester éternellement loin de leurs foyers, parce que sur le plan social, cette mesure ne se justifiait pas. Même s'il fallait l'appliquer, cela demande trop d'acrobaties. Ce n'est pas seulement l'intérêt du pays qu'il faut considérer, il faut aussi prendre en compte l'intérêt des travailleurs. Le travail de nuit, on ne l'impose pas. Le travail est libre d'être refusé ou accepté. La loi donne cette liberté-là. Avec les autorités, nous sommes tombés d'accord sur un point. Nous revenons à la situation initiale. Notre travail se fera comme au départ. De 10h à 15h, les véhicules peuvent rouler, entrer et sortir de la ville de Kinshasa", a-t-il déclaré.
Pour tout ce qui concerne le déchargement, l'accord est tombé, soutient le président de l'Intersyndicale des transporteurs.Il a indiqué que les véhicules de moins de 20 tonnes pourront faire le ravitaillement à Kinshasa.
"Il y a un couloir commercial qui nous a été concédé dans un premier temps. C'est l'accès à la ville de Kinshasa par la route By-Pass de bout en bout. Donc, on débouche sur l'échangeur de Limete ; de l'échangeur, on entre sur la 14ᵉ rue et de là, on prend la route Japon RDC (poids lourds) et de Pont Matete à NOCAFEX", a-t-il dit.
André Tshikoji a saisi cette occasion pour appeler les transporteurs à respecter ces résolutions.
"L'objectif pour nous est que si nous respectons, nous allons récupérer beaucoup de choses avec cet allégement. Il faudrait que nos membres s'appliquent et respectent ce qui est dit dans ce protocole. Nous faisons un test de 5 à 10 jours et nous allons ajouter ce que nous devons ajouter", a-t-il ajouté.
S'agissant des transporteurs qui se plaignent de la distance qui sépare le couloir commercial et leurs garages, André Tshikoji leur demande de se faire identifier.
"Y a autre chose, aujourd'hui, j'entends certains employeurs crier. Il y a ceux qui habitent UPN, ceux qui ont des garages à Limete, à Funa, à Gombe... C'est le moment de se faire connaître, parce que tout ce que nous savons jusqu'à présent est que la grande concentration des poids lourds est vers Mont-Amba-Limete. Et les grands déchargements sont effectués dans des entrepôts au niveau des ports, Beach, ainsi de suite. Beaucoup de véhicules ne sont même pas connus, beaucoup de transporteurs ne sont pas identifiés. C'est le moment, car on a cherché tout ça depuis longtemps et beaucoup ont préféré travailler dans l'anonymat, évitant d'être identifiés. Nous demandons à tous les transporteurs de se faire connaître pour que nous puissions avoir la cartographie exacte de tous les garages de transporteurs à Kinshasa", a-t-il argué.
Cela,indique-t-il,permettra d'orienter les uns et les autres et d'en parler aux gouvernants et aux services de la Police, pour que ces véhicules puissent accéder à leurs lieux d'attache.
La grève des transporteurs était consécutive à la mesure de l'exécutif provincial autorisant les camions-remorques, les camions de vingt tonnes ou plus, transportant des matériaux de construction, des boissons, ainsi que les véhicules de livraison, à ne circuler, sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa, que de 22h00 à 5h00.
La réunion autour du vice-premier ministre, ministre des Transports, voies de communication et désenclavement, Jean-Pierre Bemba, a également connu la présence du gouverneur de la ville de Kinshasa, du vice-premier ministre, du ministre de l'Économie, du ministre des Infrastructures, du ministre provincial des Transports, du Directeur général de l'OVD, des représentants de la Police Nationale Congolaise et du président de la FEC.
Junior Ika