
La Commission interministérielle d'aide aux victimes et d'appui aux réformes (CIA-VAR) a organisé, du 04 au 05 décembre 2024, le premier dialogue de haut niveau avec l'écosystème national et international (société civile et acteurs internationaux) impliqués dans le volet justice transitionnelle en République démocratique du Congo. Ces assises ont débouché sur plusieurs recommandations parmi lesquelles le maintien d'un dialogue permanent, permettant d'échanger régulièrement sur les actions de la CIA-VAR, du FONAREV (Fonds national de réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité), ainsi que celles développées par les partenaires, « dans une approche de collaboration et de complémentarité ».
Pour disposer d'une vue d'ensemble de ce qui est planifié à tous les niveaux afin d'envisager les voies et moyens de se compléter et concourir au soulagement des souffrances des victimes d’affres de la guerre, la CIA-VAR a réuni, ce vendredi 27 juin 2025, l'écosystème national et international autour d'une autre table ronde. L'objectif de cette rencontre était notamment de présenter aux partenaires les activités planifiées dans la feuille de route de la CIA-VAR, ainsi que le plan d'action du FONAREV pour l'année 2025.
« Aujourd'hui, nous discutons. Il y a des avancées dans le cadre normatif pour compléter l'arsenal juridique de la justice transitionnelle. C'est le lieu d'échanger dessus et de voir aussi comment nous pouvons collaborer sur un certain nombre de sujets à la fois avec la société civile, mais également avec des acteurs internationaux qui sont parties prenantes à la justice transitionnelle », a déclaré le coordonnateur exécutif de la CIA-VAR, François Kakese.
Selon lui, l'organisation de ce deuxième dialogue répond à une recommandation du premier, celle de mettre en place un cadre d'échanges permanent entre parties prenantes à la justice transitionnelle.
« Ces recommandations, qui concernaient à la fois les textes qui étaient proposés, ont été intégrées dans ces textes. Donc, aujourd'hui, les textes qui ont été approuvés récemment en Conseil des ministres ont inclus les recommandations qui sont issues des forces vives, mais également d'autres acteurs impliqués dans la justice transitionnelle. L'autre recommandation, c'est justement d'avoir ce cadre d'échanges pour discuter. L'organisation de ce deuxième dialogue répond à une recommandation des acteurs avec qui nous avons échangé en décembre dernier, qui voulaient qu'un dialogue permanent existe entre eux et le pouvoir public », a souligné le numéro un de la CIA-VAR.
Par ailleurs, François Kakese a annoncé que la prochaine activité est l'organisation d'un colloque international pour la reconnaissance du génocide en RDC, ainsi que d'autres activités en marge du Conseil des droits de l'homme à Genève (Suisse) et l'assemblée des Nations Unies à New-York (USA).
Pour lui, ces activités rentrent dans le cadre de la mission de la CIA-VAR pour un plaidoyer de reconnaissance du génocide qui est commis en République démocratique du Congo.
Quid de la réparation des victimes ?
Interrogée par la presse durant cette table ronde ronde sur la réparation des victimes de violences sexuelles et autres crimes commis en RDC Congo, Emmanuella Zandi, directrice adjointe du FONAREV, a affirmé que le processus est en cours. Elle a signalé que la première étape, celle de l'identification des victimes, a permis de lister 250.000 personnes.
Entre-temps, a-t-elle dit, le FONAREV met en place des programmes de réparation intermédiaire pour les victimes qui ont besoin d'assistance urgente.
« Le processus de réparation est en cours, le FONAREV a déjà procédé à l'identification. Il a déjà identifié plus de 250.000 personnes à ce jour. Donc, il y a toute une étape qui est consacrée par la loi sur le statut des victimes, c'est cette étape que nous suivons. Par ailleurs, le FONAREV met en place déjà des programmes de réparation intermédiaire, des mesures provisoires d'urgence qui permettent de prendre en charge rapidement les victimes, parmi les déplacés par exemple, qui ont besoin d'assistance immédiate et surtout de relever le niveau de vie des personnes en situation de déplacement qui ne peuvent pas être éligibles à la réparation classique. Le FONAREV a procédé également à l'indemnisation des victimes qui ont déjà des décisions de justice exécutoires, et met en place des mécanismes d'accompagnement juridique et judiciaire des victimes devant les Cours et Tribunaux », a-t-elle indiqué.
Placée sous l'égide du président de la République, la Commission interministérielle d'aide aux victimes et d'appui aux réformes (CIA-VAR) joue le rôle d'interface entre le pouvoir public et les acteurs impliqués dans le processus de justice transitionnelle. De son côté, le Fonds national de réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité (FONAREV) a pour mission de procéder à l'identification et à la réparation des victimes de violences sexuelles et autres crimes commis en RDC.
Prince Mayiro