Tshopo : La LUCHA accuse le Gouvernement provincial d’avoir déboursé plus de 50.000 $ pour deux concerts de Rebo à Kisangani

Mercredi 27 août 2025 - 16:38
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Le mouvement citoyen non-partisan et non-violent Lutte pour le changement (LUCHA), dénonce la « dissipation » des fonds de la province de la Tshopo dans l’organisation des concerts Aksanti Fatshi à Kisangani (Tshopo). 

Dans une lettre adressée au président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, cette structure déplore le décaissement par le gouvernement provincial, d’un « important » budget pour l’organisation en dates du 16 et 17 août 2025 d’un concert populaire dénommé Aksanti Fatshi à l'esplanade de la Poste et un concert privé à la Riviera Beach.

D’après la LUCHA, l’exécutif a déboursé plus d’argent pour cet événement, notamment le cachet touché par l’artiste congolaise Rebo Tchulo, proche de 150 millions de francs congolais, soit plus de 50 mille dollars américains pour ses deux prestations. 

« En plus de la logistique importante et de la main d'œuvre locale mobilisées pour la réussite de cette double activité récréative et jouissive, l'autorité a fait déplacer une artiste musicienne de Kinshasa (figure phare du premier concert et unique prestataire au second concert) dont le cachet avoisinerait 150.000.000 de francs congolais selon certaines sources », indique la LUCHA. 

Et d’ajouter : « Alors que les routes de desserte agricole et les routes d'intérêt provincial dans la Tshopo sont dans un état de délabrement très avancé ; que la ville de Kisangani jadis paisible fait face à la recrudescence de la criminalité urbaine entraînant quotidiennement des morts d'hommes et des viols des femmes et enfants, sous le regard impuissant de la police qui manque parfois des moyens de mobilité pour intervenir rapidement ou organiser des fouilles et des patrouilles pérennes ; que plusieurs familles sont privées d'eau potable et exposer ainsi aux maladies hydriques ; que la pénurie cyclique d'électricité non sans conséquence sur les prix des produits vivriers et sur la sécurité dans certaines zones obombrées de la ville où les malfrats profitent de l'obscurité pour opérer et endeuiller les familles des victimes ; que les agents du Gouvernorat connaissent des arriérés, financer un double concert n'est nullement une priorité ».

Pour la LUCHA , prioriser le divertissement pendant que les besoins vitaux des populations pour lesquelles on a juré sous serment de servir sont ignorés pose un problème d'éthique publique et de vision stratégique. 

« Pire encore, il s'agit (sauf information contraire de votre part) d'une dépense non prévue initialement dans le budget de la province validé par l'Assemblée provinciale. Nous nous posons la question de savoir quelle est l'urgence qui a conduit à l'exécution de cette dépense extra-budgétaire », déplore la LUCHA. 

Elle demande, de ce fait, l’ouverture dans les prochains jours d’une action parlementaire, dès la prochaine rentrée, afin d’établir la lumière sur le montant exact de l'argent dépensé dans cette affaire, mais aussi et surtout, de tirer les conséquences politiques de cette dépense publique « hasardeuse » à l'aune des défis auxquels la province est confrontée tant sur le plan d'infrastructures que sur le plan socio-économique.

Christian Dimanyayi

 

AfroPari Août 2025