30 novembre 1999 – 30 novembre 2014 : RDC ; déjà 15 ans sous tutelle de l’ONU

Lundi 1 décembre 2014 - 14:20

Cette réalité contredit sur toute la ligne l’opinion qui soutient que « la RDC est de nouveau un pays debout « , ou » la RDC va mieux qu’il y a 15 ans… »
Hier dimanche 30 novembre 2014, la République démocratique du Congo a totalisé exactement 15 ans depuis qu’elle est sous tutelle des Nations Unies. 15 ans d’occupation pour un Etat indépendant depuis 54 ans. Ce, deux ans seulement après le départ du maréchal Mobutu qui en a assuré l’intégrité territoriale depuis son accession au pouvoir.

Pour beaucoup d’analystes, c’est une des preuves suffisantes qui démontrent que la République démocratique du Congo va mal, depuis que le régime Kabila a pris ses commandes après la chute de Mobutu. Cette réalité contredit sur toute la ligne l’opinion qui soutient que » la RDC est de nouveau un pays debout « , ou alors » la RDC va mieux qu’il y a 15 ans… « .

15 ans d’occupation, cela rime avec le fait que les Congolais ont été incapables d’assurer leur propre sécurité, avec des guerres à répétition au Nord et Sud-Kivu, des groupes armés qui pullulent tous les jours à l’Est, au Nord-est et au Sud-est.
Même pour sécuriser leurs frontières avec les Etats voisins, les Congolais ne sont pas capables. Les drones qui sont en activité entre Goma et Kigali sont, encore une fois, l’œuvre de la Monusco. S’il y a des complicités entre Kagame et les casques bleus, les dégâts risquent d’être mortels.

Voilà autant de domaines de souveraineté abandonnés entre les mains des Nations Unies dont les soldats se permettent à ce jour de piétiner les couleurs de notre drapeau à travers l’uniforme militaire de nos forces armées, trafiqué à des fins occultes.
Cela est encore beaucoup plus déplorable quand la Commission électorale nationale indépendante n’est pas à mesure d’organiser des élections sans l’appui de ces Onusiens, aussi bien sur le plan financier que de la logistique. Tenez !

Par exemple, ce sont les hélicoptères de la Monusco qui assurent le transport des bulletins de vote de l’intérieur du pays à la capitale, avec tous les risques que cela comporte.
Certains dignes fils du pays qui ont tenté de prendre les choses en mains pour pacifier le Nord-Kivu, ont été assassinés dans des circonstances restées encore obscures, malgré des procès organisés pour les uns. Mamadou Ndala et Jean-Lucien Bahuma en sont des exemples les plus éloquents.

Les complices de leurs assassinats comptent aussi bien dans les rangs des Rwandais, des Adf que des Fardc. Aujourd’hui, avec la découverte des uniformes de l’armée régulière congolaise aux mains des casques bleus ukrainiens, l’opinion se demande si ces soldats de la paix n’ont pas joué un rôle dans ces disparitions mystérieuses.
L’expression » No Kunda no job » serait vrai, avec de tels comportements qui remettent en cause l’objectif de la paix fixé par ces Onusiens. Car, il est incroyable que certaines exactions se commettent sous la barbe de la Monusco. Au regard de cette attitude coupable, leurs quartiers généraux ont été plus d’une fois attaqués par la population pour avoir assisté, impuissants à des massacres et autres attaques contre les civils.

Doivent-ils partir ou poursuivre leur mission ?
Après 15 ans sur le territoire congolais, la Monusco doit-elle quitter ou rester en RDC ?
La population kinoise interrogée sur cette question reste divisée. Certaines personnes dressent un bilan positif de la Monusco et souhaitent qu’elle reste. D’autres par contre ne veulent qu’une chose : le départ de cette mission.
Un acteur politique estime que le travail abattu par cette organisation est acceptable, même si cela a pris trop de temps. Pour lui, tant que la RDC n’a pas encore d’armée, il est prématuré de penser au départ de la Monusco.
Il a été complété par un activiste des droits de l’Homme qui souhaite que la Monsuco reste jusqu’à la pacification totale du pays.

Emettant un avis contraire, un ancien député soutient que le bilan de 15 ans de la Monusco en RDC est tout simplement un fiasco total. Pour rappel, jadis Monuc, la Monusco a vu le jour au terme de la résolution 1279 du 30 novembre 1999 du Conseil de sécurité des Nations unies visant la restauration de la paix en République démocratique du Congo.
Déjà à cette époque, la RDC était menacée dans ses frontières de 1960. La résolution 1279 de l’ONU est consécutive à l’accord de cessez-le-feu de Lusaka, conclu en juillet 1999 entre la RDC et les 5 Etats belligérants de la région qui s’affrontaient sur le sol congolais, à savoir, le Rwanda, l’Ouganda, l’Angola, la Namibie et le Zimbabwe.
Le pays était divisé en trois territoires contrôlés à l’Est par le RCD, au nord par le MLC et au sud-ouest par le gouvernement de Kinshasa.

Par Lefils Matady