La diplomatie rwandaise a été mise en marche depuis l’arrestation le samedi dernier à Londres du chef des services de renseignements rwandais, Emmanuel Karenzi Karake.
Dans une audience de comparution devant le tribunal de Westminister à Londres hier, le général a été libéré contre une caution de 1 million de livres.
En effet, le général Karake, personnalité clé du régime rwandais, a refusé au cours de l’audience publique le jeudi 25 juin courant d’être remis à l’Espagne et a décidé de se présenter deux fois par jour à la police Londonienne et son audience d’extradition est prévue fin octobre.
Il devra résider à la résidence de l’ambassadeur du Rwanda à Londres ou dans une maison louée par l’ambassade rwandaise en attendant l’audience d’extradition dans quatre mois.
Emmanuel Karenzi Karake, poursuivi pour crimes de guerre par la justice espagnole, a été arrêté samedi à Londres en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne.
Le général rwandais s’apprêtait à rentrer au Rwanda après avoir participé à une rencontre. Hier Jeudi, le président rwandais Paul Kagame a condamné « l’arrogance » et « le mépris » de l’Occident. Paul Kagamé a remis en cause le droit de la Grande Bretagne d’appliquer un mandat d’arrêt espagnol émis en 2008.
Le général Karake est accusé de crimes de masse contre les Hutus après le génocide de 1994 et d’avoir orchestré le meurtre de trois humanitaires espagnols en 1997.
Défendu par l’avocate Cherie Blair, la femme de Tony Blair
Le militaire avait été arrêté à l’aéroport de Heathrow samedi, en exécution d’un mandat d’arrêt émis par l’Espagne, où il est recherché pour crimes de terrorisme.
Lors de l’audience hier jeudi au tribunal de Westminster, le juge a demandé au militaire âgé de 54 ans s’il consentait à être remis à l’Espagne.
» Je n’y consens pas « , a simplement répondu le général Karenzi Karake, dit » KK « , vêtu d’une combinaison verte et jaune. Par conséquent, le juge a fixé l’audience d’extradition aux 29 et 30 octobre.
À son entrée dans la salle, le général KK avait levé ses mains serrées au-dessus de sa tête, suscitant des cris d’encouragement depuis la galerie pleine à craquer où siège le public.
L’avocate Cherie Blair, la femme de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, était assise juste derrière l’avocat de Karenzi Karake. Elle va également assurer la défense du général, a confirmé son cabinet Omnia Strategy LLP.
Le général est mis en cause en Espagne pour des crimes de terrorisme en lien avec la mort de neuf espagnols, qui auraient été tués notamment pour avoir aidé des réfugiés hutu. Il était auparavant poursuivi par Madrid pour des crimes plus graves mais cette partie de l’affaire a été classée.
Par Kalonji Mukendi