Augmentation mensuelle de la facturation de l’énergie électrique : Une décision controversée du ministère de l’Economie

Jeudi 9 octobre 2014 - 15:01

Les petits ménages kinois sont en émoi devant l’augmentation constante et mensuelle de la facturation de l’énergie électrique. Personne n’ignore l’impact de cette denrée dans l’amélioration du confort des ménages, particulièrement lorsqu’on connaît la politique sociale du gouvernement qui vise à offrir à chaque famille un minimum de confort indispensable à la bonne éducation de la jeunesse et de chaque citoyen dans le cadre de la Nouvelle citoyenneté. Ce confort et cette politique gouvernementale en faveur des familles congolaises se voient progressivement condamnées par une augmentation constante et mensuelle des factures de consommation électrique de la Société Nationale d’Electricité (SNEL). Chaque mois, les petits ménages constatent une majoration de 20% sur le montant de leurs factures. Un rapide regard sur les factures de cette année indique que le montant facturé en janvier 2014 a pratiquement doublé ou est allé au-delà dans la facturation de septembre 2014.

Un consommateur qui avait reçu une facture de consommation de l’énergie électrique d’environ 10.000 FC en janvier 2014 se retrouve en septembre 2014 avec une facture de 20.000 FC, pour la même quantité de l’énergie consommée. Pendant ce temps, le gouvernement n’a pas majoré les salaires des fonctionnaires et enseignants qui oscillent entre 80.000 et 100.000 FC, sans compter les frais bancaires, de 4.000 à 10.000 FC retranchés à la source. Cette augmentation mensuelle est couplée à une campagne de recouvrement forcé des anciennes factures de plus de dix ans. Ce qui pose une difficulté supplémentaire de retrouver les coupons de payement des factures des années 2000. Passé un délai de cinq jours sans payement, la desserte de l’énergie électrique est interrompue automatiquement sans autres formes de procès. Cela au nom de la maximisation des recettes à verser au Trésor public, conformément aux instructions du ministère de l’Economie qui fixe ces prix.

Le ministère de l’Economie veut atteindre le niveau de facturation de la CEPGL

Devant une telle situation, le journal est allé trouver les responsables de la SNEL qui s’occupent de la facturation dans plusieurs de ses directions à travers la capitale. Ceux-ci ont courtoisement reçu les journalistes pour leur expliquer que leurs seules responsabilités se limitaient à établir le niveau de consommation de l’énergie électrique. Mais le prix par kilowatts/heures, qui est majoré chaque mois provient du ministère de l’Economie nationale qui cherche à ramener cette facturation au niveau de celle de tous les pays de la Communauté des Pays des Grands Lacs (CEPGL). Cela conformément aux accords signés par le passé par notre pays. Preuves à l’appui, les différents responsables contactés ont dégagé la responsabilité de la SNEL pour la rejeter sur ce ministère qui fixe les prix. Les démarches menées pour contacter le service compétent à cet effet au niveau de ce ministère n’ont pas abouti jusqu’à présent.

Toutefois, à ce niveau, plusieurs interrogations se posent : les populations des pays de la CEPGL n’ont pas le même pouvoir d’achat. En outre, la SNEL et la Regideso sont deux entreprises de l’Etat qui visent les mêmes objectifs sociaux et jouissent des mêmes privilèges de la part des partenaires en développement et du gouvernement. Dès lors comment se fait-il que la facturation de la Regideso pour les petits ménages n’a presque pas changé, contrairement à celle de la SNEL ? Et il n’est un secret pour personne que notre pays est à la traîne des pouvoirs d’achat parmi ces pays de la CEPGL. Comment un simple fonctionnaire qui gagne moins de 100 USD pourra supporter une facture de plus de 25 USD pour la SNEL, de plus de 15 USD pour la Regideso, une petite maison de location pour 50 à 100 USD ; scolariser ses enfants ; payer chaque jour son transport, assurer le manger quotidien, etc. il est plus que temps que le ministère de l’Economie – et à travers lui, le gouvernement – revienne à la raison et baisse le niveau de facturation de la consommation de l’énergie électrique de la SNEL et pourquoi pas, celle de l’eau de la Regideso aussi. Et cela, jusqu’à la majoration conséquente des salaires des fonctionnaires et enseignants. Il en va de la survie des foyers congolais et de la Nation.

SAKAZ