Blocage du processus électoral : Corneille Nangaa veut se dédouaner

Mercredi 27 janvier 2016 - 15:07

Au cours de sa tournée dans la partie Est du territoire national, Corneille Nangaa, président de la Céni, semble imputer à la classe politique un éventuel blocage du processus électoral. Une fuite en avant qui ne dédouane pas la Céni de tout blocage du processus électoral.

 

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Corneille Nangaa, vient de boucler un périple électoral d’échanges et de mobilisation de la population autour du processus électoral dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de la Tshopo, à l’Est de la République Démocratique du Congo. A l’étape de Kisangani (Tshopo) où il a échangé, le lundi 25 janvier, avec les forces vives de cette partie du territoire national, Corneille Nangaa a semblé imputer à la classe politique un éventuel blocage du processus électoral.

 

De son avis, il y a « des options qui dépendent des acteurs politiques » dans le processus électoral.

 

Saisissant cette opportunité, il a rappelé que 2016 est une année électorale en RDC.

Pour le président de la centrale électorale, l’organisation des élections dépend de plusieurs défis à relever, notamment des contraintes légales, techniques et opérationnelles qui ne dépendent pas de la Céni.

«Il va falloir qu’il ait des réponses politiques à ces questions pour lesquelles nous avons plus au moins besoin des indications claires pour avancer», a affirmé Corneille Nangaa, sans plus de détails.

 

Dimanche 24 janvier il s’était entretenu avec les représentants de 16 institutions universitaires de Bukavu. Leurs préoccupations tournaient essentiellement autour des préparatifs aux élections en RDC.

 

De son côté, Corneille Nangaa a rassuré la jeunesse du Sud-Kivu quant à l’engagement de son institution à organiser de bonnes élections telles qu’exigées par le cadre légal congolais.

Par ailleurs, la Société civile de l’Est encourage le président de la Céni à procéder prioritaire1ment à un enrôlement général des électeurs.

 

La journée du jeudi 21janvier a été consacrée à un échange citoyen entre le président de la Céni et les forces vives du Nord-Kivu, à Goma. Des questions pertinentes ont été soulevées parmi lesquelles la faisabilité ou non -des élections nationales en 2016. Questions auxquelles le Corneille Nangaa a réservé des explications plus pratiques.

 

Pour lui, le retard pis dans la mise en œuvre du calendrier électoral global aura certainement un impact sur le déroulement normal des activités, électorales dans le pays. Et d’expliquer que le jour du scrutin est une journée qui consacre, en réalité, le résultat de la somme des activités préparatoires aux élections sans lesquelles il n’est pas possible d’envisager l’organisation normale des scrutins.

 

Le président Céni a évoqué ce qu’il qualifie de chemin critique des élections avec lequel il n’est pas possible de négocier en termes de délai. Il s’agit, selon lui, d’abord le processus d’achat du matériel électoral qui exige, d’après la loi, près de 125 jours de procédures. Il y a ensuite le défi du déploiement des outils (matériels) électoraux, en tenant compte des conditions extrêmement difficiles que traverse le pays.

 

Il a, à cet effet, rappelé qu’en l’absence de l’appui logistique de la Monusco supprimé depuis par la résolution 2211 du Conseil de sécurité des Nations unies et qui conditionne tout soutien à l’organisation des élections à l’amélioration de la situation des droits de l’Homme dans le pays, il sera difficile de maîtriser, dans les délais, les défis logistiques des élections prochaines.

 

En effet, les membres des organisations de la Société civile ont, selon une dépêche de la Céni, réalisé «qu’il existe de lourds défis » et « qu’il convient aux acteurs politiques de s’investir dans la recherche d’un consensus sur les questions électorales »

Par LP