Bras de fer en vue entre le Gouvernement et l’Onu

Jeudi 24 mars 2016 - 10:08

Le ministre congolais des affaires étrangères a déclaré mercredi à la tribune du Conseil de sécurité que la République démocratique du Congo (RDC) souhaite voir les effectifs des Casques bleus déployés sur son territoire se réduire de moitié d’ici la fin de l’année.

Le mandat de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), forte de quelques 20.000 hommes, arrive à expiration fin mars.

Pour l’instant, l’ONU n’envisage qu’une réduction de 1.700 hommes et insiste pour que la poursuite du retrait des Casques bleus tienne compte de la sécurité sur le terrain, qui reste fragile.

 

Le ministre insiste sur le fait qu’il faut tenir compte des négociations menées entre l’ONU et Kinshasa pour une « sortie ordonnée et définitive de la Monusco de la RDC ». Il a fait valoir que l’armée gouvernementale allait renforcer « d’ici quelques mois » les trois bataillons de sa Force de réaction rapide, engagés contre les rebelles dans l’Est du pays, par d’autres unités, permettant ainsi une prise en charge totale des besoins de sécurisation de l’Est du pays”.

“Aussi le gouvernement congolais se fixe-t-il un objectif ambitieux, a-t-il ajouté, celui de contribuer à créer les conditions objectives qui permettent, que d’ici la fin de cette année, la moitié de la Force de la Monusco aujourd’hui déployée sur notre territoire puisse être retirée, sans mettre en cause les acquis sur les plans sécuritaire et de la stabilisation du pays ».

 

La RDC réclame depuis longtemps une “stratégie de sortie” pour le retrait total des Casques bleus. En mars 2015, l’ONU avait déjà réduit de 2.000 soldats effectif de la Monusco. Mais le plafond des effectifs reste fixé à 21.000 soldats et policiers, ce qui laisse à l’ONU la possibilité de les réaugmenter en cas de besoin.

“Nous n’avons jamais demandé un départ précipité ou désordonné des Casques bleus, mais ne sommes pas prêts à transiger sur la souveraineté de notre pays”, a affirmé ensuite à la presse le ministre congolais.

 

Très sensible

Concernant le calendrier électoral, il a aussi affirmé que son gouvernement ne se laisserait pas dicter non plus des échéances Cela en réaction sans doute à l’appel lancé par la Secrétaire Général de l’Onu pour pratiquement une immixtion des pays des Grands Lacs dans la recherche d’une solution à la crise congolaise. En effet, comme nous le révélions dans notre édition d’hier, au cours du dernier débat au Conseil de sécurité sur la situation des Grands Lacs africains, le Secrétaire Général de l’Onu s’est vivement préoccupé par l’impasse politique qui continue de persister en Rdc.

 

“Je suis bien préoccupé par l’impasse dans laquelle se trouve encore l’organisation des. prochaines élections en République démocratique du Congo“, a déclaré lundi 21 mars, le numéro 1 de l’Onu.

Pourtant, constate ce dernier: “Lors de mon récent déplacement dans le pays en février, j’ai prié instamment tous les intervenants de régler leurs différends par le dialogue et de créer des conditions propices à la tenue en temps d’élections crédibles, conformément à la Constitution ».

 

Conscient du danger qui guette le pays de Lumumba et la région des Grands Lacs, Ban Ki-moon a demandé au Conseil de sécurité et aux dirigeants de la région des Grands Lacs, d’œuvrer pour la préservation de la stabilité politique en Rdc” en trouvant rapidement une issue à l’impasse actuelle “.

 

Le patron de l’Onu insiste pour que des crises politiques soient évitées dans la région des Grands Lacs. “Par le passé, a-t-il rappelé, les crises politiques qui ont frappé la région des Grands Lacs se sont traduites par des voies généralisées et de graves problèmes de sécurité. Nous devons empêcher ce scénario de se reproduire ».

Par LP