Le comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), réuni le dimanche 2 novembre 2014 à Alger, a examiné la requête du ministère de la Jeunesse et des Sports du Royaume du Maroc portant sur le report de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations 2015. L’unanimité s’est faite sur le maintien de la compétition aux dates initialement convenues, à savoir du 17 janvier au 8 février 2015, et ce pour les raisons suivantes :
1/ Depuis le début de la propagation de la maladie à virus Ebola, la CAF a toujours agi en suivant le principe de précaution et de préservation des vies humaines en appliquant scrupuleusement les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est ainsi qu’il a été décidé par une circulaire datée du 12 août 2014 de suspendre toutes les compétitions de la CAF dans les pays fortement touchés par la maladie. Il s’agit du Libéria, de la Sierra Leone et de la Guinée. Ce afin de ne pas favoriser, par la tenue de matches de football, les rassemblements de masse susceptibles de faciliter la propagation du virus.
Ainsi la CAF a pu organiser sereinement toutes ses compétitions sur l’ensemble du continent depuis avril 2014 sans qu’aucun cas d’Ebola ne puisse être déclaré en rapport avec l’organisation d’une rencontre de football. L’OMS a réitéré à la CAF ces mêmes recommandations dans une lettre adressée le 14 octobre 2014, et elle a confirmé dans un communiqué de presse publié le 23 octobre 2014, qu’elle ne recommandait pas l’annulation de réunions internationales et des rassemblements de masse dans les pays autres que ceux durement touchés.
2/ L’obligation a été faite à toutes les associations nationales de la CAF de s’astreindre au respect des protocoles sanitaires prescrits par l’OMS, tant au départ des pays affectés par l’épidémie qu’à l’arrivée dans les pays hôtes. A titre d’exemple, pour la réception de la Sierra-Léone au mois de septembre lors de la 1ère journée de la dernière phase des éliminatoires de la CAN 2015, la Côte d’Ivoire a sollicité et obtenu qu’un expert médical de la CAF soit présent à Abidjan pour superviser l’arrivée de la délégation sierra-léonaise.
Aussi, la République Démocratique du Congo a accepté de recevoir l’équipe Sierra Léonaise sans conditions pour disputer ses matches à domicile, ici aussi sans aucun incident sanitaire. En outre, la Coupe d’Afrique féminine s’est achevée en Namibie le 25 octobre sans incident sanitaire, grâce à l’application stricte des prescriptions de l’OMS et des autorités sanitaires namibiennes.
3/ Des trois pays dans lesquels l’épidémie sévit largement, seule la Guinée conserve une chance de qualification pour le tournoi final de la CAN 2015. Or, la Guinée dispute ses matchs à domicile à Casablanca en s’astreignant à un protocole sanitaire mis en place par le Maroc, et qui n’a montré jusqu’ici aucune faille. C’est le lieu ici de remercier à nouveau le gouvernement du Royaume du Maroc pour la solidarité dont il a fait preuve vis-à-vis des pays lourdement touchés en s’investissant pour ne pas entretenir la stigmatisation, notamment en accueillant les sélections nationales de Guinée (U17 et A) à Casablanca pour leurs matchs à domicile.
4/ Le Maroc, pays où aucun cas d’Ebola n’est recensé, accueille dans les prochaines semaines et quelques jours seulement avant la CAN 2015, la Coupe du monde des clubs de la FIFA (Fédération internationale de football association) au cours de laquelle figureront des participants d’un pays dans lequel un cas de maladie à virus Ebola a déjà été identifié (Espagne). D’autre part, le nombre de supporters étrangers attendus dans les stades pour cette Coupe du monde des clubs 2014 est largement supérieur à celui attendu pour la CAN 2015.
En outre, la quasi-totalité des supporters pour la CAN sont résidents au Maroc, et considérant le pouvoir d’achat moyen dans l’essentiel des pays africains, il est illusoire d’attendre plus de 1000 personnes venant du continent pour assister à la phase finale de la CAN 2015, exception faite de ceux du Maghreb qui bénéficient dans le cas d’espèce d’une proximité géographique. Par conséquent, la CAF estime que le dispositif sanitaire actuel mis en place au Maroc, et dont l’efficacité a été prouvée, est largement capable de faire face au flux très limité.
5/ Le calendrier de la CAF s’étant étoffé au fil des ans et compte onze (11) compétitions aujourd’hui. Tout changement dans le chronogramme des compétitions se ferait au détriment du reste de l’agenda de la Confédération, notamment le Championnat d’Afrique des nations prévu en janvier 2016 au Rwanda que la CAF maintient également aux dates convenues.
6/ La CAF a l’obligation de respecter le calendrier international tel qu’élaboré par la FIFA, afin de garantir la libération des joueurs évoluant dans les clubs étrangers, ces joueurs représentant une majorité au sein des sélections africaines et permettant le rayonnement du football Africain. Depuis sa création, la capacité de la CAF à respecter ses engagements et tenir à temps ses compétitions lui a permis de maintenir une relation saine et de confiance avec ses associations nationales, leurs autorités, le public, les partenaires commerciaux et toutes les autres organisations sportives internationales.
Ainsi, le comité exécutif de la CAF confirme le maintien de la compétition aux dates initiales (17 janvier – 8 février 2015), tout en demandant à la Fédération Royale Marocaine de Football de préciser la position définitive du Maroc au plus tard le samedi 8 novembre 2014.
Ce délai donné est également valable pour la manifestation d’intérêt de toutes les associations nationales de la CAF, remplissant les conditions requises et souhaitant organiser la compétition aux dates arrêtées. Une réunion du comité exécutif se tiendra le 11 novembre 2014 au Caire, en Egypte, pour prendre les décisions qui s’imposent.
ACP/NGZ/Wet