Chanvres: Une affaire des femmes à Mbuji-Mayi, 500 fumoirs à Matadi

Lundi 13 octobre 2014 - 11:22

Une dizaine des trafiquants de chanvre essentiellement des femmes ont été appréhendées, il y a quelques jours, par la police à Lwamuela, dans le faubourg de Mbuji-Mayi, suite aux dénonciations de la population. La chute de la MIBA a occasionné le plein emploi dans des activités de plus illicites au Chef-lieu du Kasaï-Oriental.

La vente de chanvres passe de plus en plus pour une affaire des femmes. Elles seraient également impliquées dans la recrudescence de trafics d’enfants. Du fait de la misère, il est des parents qui vendent, en réalité, leurs progénitures en feignant de les avoir perdus. A Matadi, voilà pratiquement 4 mois que la campagne contre la consommation et la vente de chanvre a été lancée à l’issue d’une réunion d’évaluation avec les bourgmestres des communes sur la situation sécuritaire. Selon le maire de cette ville du Bas-Congo, Jean-Marc Nzeyidio Lukombo, il sera question d’appréhender les consommateurs et les vendeurs de cinq cents fumoirs de chanvre opérationnels à Matadi. Il estime que la consommation de drogue par les jeunes favorise l’insécurité dans sa juridiction.

Sans divulguer totalement les stratégies arrêtées, le maire de Matadi a indiqué qu’un magistrat travaillera avec le comité locale de sécurité et de proximité avec un responsable de l’auditorat de garnison dans chaque commune pour démanteler tous les fumoirs. Jean-Marc Nzeyidio a demandé à la Société civile et à la population de coopérer avec ceux qui mènent cette campagne sur le terrain afin de relever ce défi important.

Le trafic des stupéfiants génère quelque 243 milliards d'euros par an : si les traficants de drogues étaient un pays, leur PIB les classerait au 21è rang mondial, juste derrière la Suède. Malgré la répression, l'ONU estime que seuls 42% de la production mondiale de cocaïne sont saisis (23% de celle d'héroïne).

Le trafic de stupéfiant ou narcotrafic désigne les échanges commerciaux illégaux de substances psychotropes réglementées par les différentes conventions de l’ONU. La dernière en date remonte à 1988. Les paysans producteurs ne perçoivent qu’un faible pourcentage du revenu généré par ce trafic et pourtant malgré ce faible pourcentage, ces cultures restent plus rentables que les cultures légales. Le trafic de stupéfiants concerne de nombreux corps de métiers : agriculture, chimie, négoce à l’exportation, logistique et transports, importation, gestion des stocks, distribution, marketing, blanchiment des capitaux. Il fonctionne globalement comme les autres marchés de matières premières sauf deux caractéristiques spécifiques : la prohibition et l’inélasticité de la demande aux prix, qui favorisent le maintien de prix élevés et donc des profits supérieurs à d’autres marchés rendant l’activité attractive.