Les trois commissions de travail du Dialogue, à savoir « Elections », « Sécurisation » et « Confiance et Equité » devraient, sauf imprévu, présenter leurs rapports en plénière ce mardi 13 septembre 2016. A cet effet, les regards des millions de Congolaises et Congolais sont braqués sur les opportunistes qui revendiquent le statut d’opposants pour mener de l’intérieur le combat du respect de la Constitution, de la Résolution 2277, de la libération de tous les prisonniers politiques, de la tenue de l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel, de la réouverture des médias proches de l’opposition encore fermés, de la cessation des poursuites judiciaires illégales contre des membres de l’opposition, la dissolution des partis nés du dédoublement, etc.
L’heure de vérité va bientôt sonner car la Majorité Présidentielle a clairement affiché sa volonté d’obtenir, dans un premier temps, la prolongation du mandat de son « Autorité morale » au-delà du 19 décembre 2016– c’est déjà acquis avec la révision du fichier électoral pendant 16 mois et un jour (évaluation Ceni) ou 10 mois (projection OIF) – avant la mise en œuvre d’une nouvelle transition d’au moins trois ans et, à terme, l’organisation d’un référendum constitutionnel fondé sur la non limitation des mandats présidentiels.
Le feuilleton des mensonges que débitent ces opposants pro-pouvoir devrait connaître son épilogue à partir de ce mardi.
Des signaux négatifs
Entre autres signes négatifs au passif de cette opposition qui n’en est pas une, on peut d’emblée noter sa précipitation à prendre part à un dialogue piloté par un Facilitateur partisan, qui s’est précipité à lancer son « train » sans avoir obtenu la libération de tous les prisonniers politiques, ni de tous les médias proches de l’opposition toujours interdits de diffusion, ni l’abandon des procès politiques faits à certains opposants, etc. On peut douter sérieusement de l’appartenance de certains personnages à l’opposition pendant que d’authentiques opposants croupissent encore dans des prisons ou vivent en exil pour des raisons politiques.
Pendant qu’ils siègent à la Cité de l’Union Africaine, la chasse aux opposants et à leurs militants se poursuit de plus belle, en plein dialogue, à Kinshasa comme en provinces. On peut citer, à titre d’exemple, les cas de l’incendie du siège de l’UDPS à Bukavu, de l’encerclement par la police du siège national du même parti à Kinshasa, de la mise à sac du siège de l’Unafec à Lubumbashi, de la mise en résidence surveillée de son président national, Gabriel Kyungu et de l’arrestation des militants de ce parti, de l’interdiction du meeting du G7 à Lubumbashi après l’avoir autorisé et de la dispersion brutale des participants, de l’interdiction d’atterrissage de l’avion de Mwando Nsimba à Kalemie, etc.
« Glissement », « Transition », « Référendum », « Séquence des élections »…
La Majorité Présidentielle est restée constante dans sa démarche visant à s’aménager une majorité numérique des participants au Dialogue et à ne pas organiser la moindre élection en 2016 et 2017. De leur côté, ceux qui prétendent représenter l’opposition à ce forum ont passé leur temps à faire croire aux masses qu’ils allaient barrer la route au « glissement », à tout projet de « transition » ou de référendum constitutionnel. Pourtant, tous les paramètres indiquent qu’ils se trouvent techniquement incapable de remettre en cause le timing arrêté par la CENI pour la refonte du fichier électoral ou la version du gouvernement relative aux contraintes sécuritaires, financières et autres pour repousser, le plus loin possible, le cycle électoral. Ces fameux opposants se trouvent dans l’obligation de considérer, comme le moindre mal, le schéma de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) préconisant un délai d’au moins dix mois pour la révision du fichier électoral.
S’agissant de la séquence des élections, la Majorité Présidentielle entend voir appliqué l’ordre des priorités arrêté dans le calendrier global rendu public par la CENI en février 2015, à savoir commencer par les élections locales.
Le constat à faire, à ce stade du dialogue, est que l’opposition qui a accepté d’être présente à la Cité de l’Union Africaine ne fait qu’accompagner la famille politique du Chef de l’Etat dans la réalisation de l’objectif principal de ce forum, qui est de faire « glisser » le mandat présidentiel d’au moins trois ans. Ainsi, quiconque peut remarquer que la Majorité est en train de gagner sur toute la ligne. Elle a réussi à imposer son Facilitateur et sa « Feuille de route », en attendant de faire passer ses « Résolutions » comme des lettres à la poste.
Quel haut fait peuvent encore revendiquer ceux qui avaient juré de ne pas se laisser « dribbler » par les « Kabilistes », alors que leur capitulation est totale ? Quels discours vont-ils encore tenir en public après avoir démontré qu’ils se battent non pas pour que le souverain primaire aille aux urnes dans les délais constitutionnels mais plutôt pour leurs intérêts égoïstes ?
Kimp