Est-il vraiment facile de créer une entreprise en RDC ? Car sans création d’entreprise pas de croissance économique et pas de création d’emplois. C’est la réponse à laquelle a tenté de répondre sans complaisance l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi). Il faut dire que cette agence-conseil du gouvernement en matière d’amélioration du climat des affaires prend son travail très au sérieux depuis que l’ex ministre de la Justice, Mumba Matipa, en ait pris les rênes. Tous les indicateurs censés rendre l’économie nationale plus attractive, en écartant notamment tous les obstacles administratifs, sont passés au peigne fin. L’exercice se passe au restaurant Zamani. Il a débuté le mardi 26 et se poursuit. Une série d’enquêtes méthodiques sont exposées et assorties des recommandations pour rendre la RDC plus attractive qu’elle ne l’est encore bien que plusieurs progrès notables ont été accomplis dans ce secteur.
Après l’Indicateur « Permis de construire », c’est autour de l’Indicateur « Création d’entreprise » d’être évalué à son tour. L’atelier sur cet indicateur a eu lieu le mercredi 27 juillet devant notamment les associations socio-professionnelles : FEC (fédération des entreprises du Congo), COPEMECO, FENAPECO. Il y avait aussi les représentants de la DGI (Direction générale de l’impôt), de l’INSS ( institut national de la sécurité sociale), de l’ INPP (institut national de préparation professionnelle) et de l’ONEM (office national de l’emploi). En principe, la RDC avait déjà accompli un progrès considérable avec la mise sur pied d’un Guichet Unique de Création d’Entreprise (GUCE). En théorie, il faut compter 3 jours pour créer une entreprise en RDC. Sauf que dans la pratique, le délai de création d’une société est compris entre 3 jours et 12 jours. Cela ressort d’une enquête menée par l’Anapi du 8 au 25 avril par Freddy Mputakese, sous-directeur en charge du climat des affaires à cette agence gouvernementale. Dans son enquête, 67% affirment avoir créé leur entreprise au-delà de 3 jours au GUCE contre 33% qui soutiennent le contraire. Pour la création des SARL (société par action à responsabilité limitée) spécialement, le coût est passé de 120$ à 110$ selon l’enquêteur. Son explication : la suppression de l’obligation d’authentifier les statuts chez le notaire. Quant aux procédures à observer, les 93% des SARL interrogées en dénombrent 3. Deux au Guichet unique en remplissant 2 formulaires et une autre en dehors du guichet quand il s’agit de verser le capital social. Pour faciliter davantage la création d’entreprise, et partant la création des richesses, le sous-directeur en charge du climat des affaires a fait quelques recommandations. Pour faire respecter le délai de création d’une entreprise en 3 jours maximum, il faut la concentration en un même lieu de tous les services concernés et veiller à ce que les requérants remplissent convenablement les formulaires. Pour l’expert, le respect de ce délai est aussi tributaire de l’informatisation de tous les services concernés. Le succès de l’observance du délai de 3 jours dépend également de la vulgarisation du Guide de création d’entreprise d’après F. Mputakese. Toutefois l’enquête s’est butée à une difficulté de taille : l’identification de bon nombre d’entreprises n’a pas été possible. Les adresses et les numéros renseignés au GUCE n’ont pas pu être retrouvées pour les premières, et ne passaient pas pour les seconds.
L’Anapi traque les contraintes légales ou autres qui entravent les investissements afin de les éliminer. Réduire les formalités administratives, raccourcir les délais, alléger les coûts, encourager la transparence des procédures, et promouvoir la sécurité juridique et judiciaire, tel est le sens à donner à la série d’enquêtes que vulgarisent l’agence gouvernementale. C’est à ce prix que l’économie nationale sera à la fois attractive aux congolais et aux étrangers.