Malgré le poids de son âge, l’artiste musicien, Lutumba Simaro Masiya promet de fêter ses 77 ans sur la scène musicale, après 58 ans de carrière glorieuse. D’après son entourage, Lutumba Simaro séjourne au pays, depuis deux semaines après un séjour médical de trois mois en France où il a été évacué d’urgence pour le problème de santé. Dès son retour, le leader de l’orchestre BANA OK a ramené un bulletin de santé sur lequel le médecin proscrit tout travail devant entraîner la fatigue supplémentaire. Surtout de ne plus se tenir debout pendant très longue temps, encore moins, de faire une longue distance à pied. L’artiste confiant espère une fois rétablis renoué avec son métier de prédilection. Et, il s’insurge contre toute information relayée par certains médias qui parle de sa fin de carrière.
Le 19 mars de cette année, la légende vivante de la rumba congolaise va totaliser 77 ans d’âge. A cette occasion, l’artiste compte communier avec ses fans sous les rythmes de la rumba congolaise.
Né en 1938 à Kinshasa, Simaro est un auteur compositeur chevronné. Il a servi la nation congolaise à travers sa guitare et ses compositions de haute facture. Certaines chansons du Poète ont la valeur d’un livre de la vie, d’un patrimoine national. C’est en 1958 que Simon Lutumba dit Simaro Masiya a débuté professionnellement sa carrière à la guitare rythmique dans l’Orchestre Micra Jazz.
Un an plus tard, il rejoint le Congo Jazz de Gérard Madiata avec lequel il enregistre « Simarocca ». Quelques années après, il sera sollicité par Grand Maître Franco Luambo Makiadi pour renforcer l’orchestration de l’OK Jazz et restera le bras droit de Franco jusqu’à sa mort en octobre 1989. Après la mort Franco, il fonde en 1994, le groupe BANA OK en compagnie de Josky Kiambukuta, Ndombe Opetum et les autres.
Leur premier disque, Bakitani, est une reconnaissance de l’héritage de Franco et du TP OK Jazz. Sortent ensuite Cabinet Molili puis Faute ya commerçant, deux albums rumba odemba / soukouss fidèles au style de Franco. Après la parution, en 1998, de Toucher jouer et Trahison (réalisé avec Pépé Kallé), Bana OK fait une tournée européenne (France, Belgique). Ses albums, "Ingratitude" et "Tonnerre Show" (1999) laissent entendre de la rumba, du soukouss, voir du ndombolo d’une orchestration originale, avec des riffs de guitare aux couleurs jazz et parfois rock. Ses textes poétiques sur les réalités socio-économico-politiques des Africains lui confèrent le statut de chroniqueur social, de journaliste et d’historien. 2001 est marqué par la sortie d’un Maxi CD 4 titres, Interpellation, l’album des retrouvailles et de la paix avec ses amis de longue date, Josky Kiambukuta et Ndombe Opetum. En 2008, à l’occasion de ses 70 ans d’âge, il sort l’album "Salle d’attente" dans lequel inerviennent plusieurs chanteurs en cigne d’hommage (Papa Wemba, Mbilia Bel, Reddy Amisi, Manda Chante, etc)
(Saint Hervé M’Buy)