Fransix Tenda sur les traces d’une mutation
Préoccupé par les problèmes écologiques, l’artiste Fransix Tenda collectionne au cours d’une exposition au Festival Connexion Kin dans la commune de Limete des boîtes de conserve usagées pour raconter une histoire particulière et en fait des pièces de sculpture qu’il a dénommées « Makambo ya mikol’oyo » (ndlr : les choses du moment) . A travers cette réalisation artistique, l’artiste veut créer un espace de dialogue et de confrontation entre artiste et public.
Le travail de Fransix Tenda est le résultat d’une construction de la peinture sculpturale dans une approche très directe et contemporaine. Un jeu de forme presque brutal se met en place à travers des objets hybrides, absurdes et transitoires. L’artiste dépasse même la limite de résistance du support pour bousculer ce matérialisme habituel que nous pratiquons. Il est sur le chemin d’un art hybride. Et il s’étale entre la sculpture, la peinture et la vidéo. Apres avoir récupéré les boîtes de conserve, les canettes et autres objets en métal déjà utilisés, comme supports plastiques, Francis ressort non seulement diverses expressions, mais traduit en même temps les émotions et les sentiments qui frappent dans sa sensibilité, en opposition entre plusieurs faits. Ces expressions créent également la surprise.
Cette forme d’art ou mode d’expression appelé ‘’ Hybride ‘’ s’étend entre plusieurs disciplines. Elle consiste à présenter à la fois une installation produite par un mariage entre sculpture, peinture, dessin et vidéo d’animation. Tous ces objets traduisent la tragédie et la fragilité de la vie humaine en rapport avec la mutation que subit l’écosystème. La ville cosmopolite de Kinshasa et d’autres métropoles, soutient l’artiste, vivent dans une sphère en pleine mutation où les statuts économiques et écologiques des objets manufacturés sont au centre des débats. Cela permet d’établir une littérature anthropologique et sociologique d’une relation.
Les bénéfices de cette œuvre pour le public
Cette création artistique reste donc un fruit de l’imaginaire. Il se penche sur les questions environnementales. La démarche de l’artiste capte l’attention du public dans la mesure où il donne une seconde vie aux boites de conserve. Ces objets usagés prennent des figures anthropomorphiques. C’est cela l’originalité de ses œuvres. Son exposition ouvre un débat sur la responsabilité de l’humanité, de la société face à la dégradation de l’environnement. Fransix Tenda accompagné par Vishois Mwilambwe Bondo a fait sa part tout en procurant une seconde vie aux déchets. Le champ de l’imagination est donc ouvert à d’autres personnes de créer d’autres instants de vie aux déchets dans une approche de recyclage.
(Saint Hervé M’Buy)