Dialogue : Première réunion du groupe de soutien à la facilitation

Mercredi 6 juillet 2016 - 11:08
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A l’issue des travaux, il est recommandé la tenue de ce forum politique avant fin juillet 2016. L’UA invite les parties prenantes à créer un environnement propice à l’organisation de ces assises

Le dialogue sous le format exigé par l’Opposition politique congolaise prend de plus en plus forme. Moins d’un mois après la tenue du conclave de Genval, le groupe de soutien à la facilitation vient de se réunir pour la première fois.

Les travaux ont eu lieu lundi 4 juillet dernier à Addis-Abeba, en présence d’Edem Kodjo qu’entourait le panel des représentants de la communauté internationale, hors celui des Etats-Unis qui, visiblement, ne siégera pas dans cette structure d’appui.

Début du dialogue avant fin juillet

Parmi les premières recommandations issues de cette réunion, le facilitateur et le groupe de soutien conseillent la tenue du dialogue politique inclusif avant la fin du mois de juillet 2016. Mais on ignore encore combien de temps ces assises dureront.

Selon un communiqué de l’Union Africaine,  » ce groupe a réaffirmé son engagement pour le dialogue national fructueux avec toutes les parties prenantes de la RDC. Celles-ci sont invitées à créer un environnement propice à la tenue du dialogue national « , indique ce document.

Au terme des échanges, renseigne-t-on, ce groupe a résolu d’entreprendre des consultations visant à encourager toutes les parties prenantes à participer à ce forum.

Le groupe de soutien à la facilitation appelle la communauté internationale à fournir le soutien nécessaire qui contribue à surmonter les défis que connaît la Commission électorale nationale indépendante (CENI) face à l’enrôlement des électeurs.

Ce groupe de soutien, doit-on préciser, réunit des représentants de l’Union africaine, de l’Union européenne, de l’ONU, de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), de la SADC, de la CIRGL ainsi que la MONUSCO.
Au cours de la réunion d’Addis-Abeba, le chef de la mission onusienne en RDC a informé l’assistance sur la situation politique qui prévaut dans le pays.

Selon le communiqué de l’UA, Maman Sidikou a mis un accent particulier sur l’état d’avancement en ce qui concerne les efforts visant à convoquer le dialogue national.

La situation reste précaire et nécessite ainsi le besoin urgent pour appuyer le facilitateur afin de commencer ce dialogue national, a insisté le numéro un de la Monusco.

Ce dialogue politique a été annoncé par le chef de l’Etat depuis le 28 novembre 2015 pour permettre la tenue des élections apaisées en République démocratique du Congo et éviter le chaos, selon l’ordonnance présidentielle l’instituant.

Mais l’idée ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique. Certains opposants boudent l’organisation de ce forum, suspectant la majorité d’user de stratagèmes pour permettre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila au-delà de son mandat qui s’achève en décembre prochain.

Créer un environnement propice

Le communiqué de l’Union africaine souligne bien que  » les parties prenantes de la RDC sont invitées à créer un environnement propice à la tenue du dialogue national… « . Malheureusement, sur le terrain, on observe autre chose. Les prisonniers politiques et d’opinion demeurent encore dans leurs cellules. Pourtant, beaucoup d’entre eux doivent prendre part à ce dialogue.

En outre, plusieurs opposants et bien d’autres acteurs de la société civile sont victimes de harcèlement politico-judiciaire.

Bref, l’environnement politique, jusqu’ici, n’est pas encore propice pour permettre la tenue de ce dialogue. Mais l’opinion pense qu’il n’est pas encore tard pour le pouvoir en place, à trois semaines de la fin de ce mois de juillet, de montrer sa bonne foi pour nettoyer le terrain politique en vue d’accueillir ce forum.

De son côté, l’Opposition politique a déjà annoncé le retour, à Kinshasa, d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, pour la fin de ce mois. Le décor est donc planté pour la tenue du dialogue. Mais la grande bataille est relative au respect ou non du délai constitutionnel pour la tenue de la présidentielle.

Pour l’Opposition, Joseph Kabila ne pourra avoir même pas une seconde de plus après le 19 décembre. Quant à la Majorité présidentielle, tant que la présidentielle n’est pas organisée, le chef de l’Etat reste en fonction.

De leur côté, la communauté internationale, notamment l’Union européenne et les Etats-Unis, appellent Kabila à démissionner au terme de son dernier mandat constitutionnel, soit le 20 décembre prochain.

Par Lefils Matady

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