Dopage : l’eau se resserre sur le Kenya

Mardi 1 décembre 2015 - 13:27

Le Kenya bientôt comme la Russie? L'étau se resserre autour du pays africain et de ses pratiques dopantes, avec les suspensions lundi des trois plus hauts responsables de sa Fédération (AK) par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).

 

Le comité d'éthique de l'IAAF a annoncé lundi la suspension du président de l'AK Isaiah Kiplagat, de son vice-président David Okeyo également membre du conseil de l'IAAF, le gouvernement de l'instance internationale, et de Joseph Kinyua, trésorier de l'AK. Les motifs avancés font frémir: il s'agit d'agir "dans l'intérêt de l'intégrité du sport".

 

La commission d'éthique fonde ses décisions sur deux soupçons: "subversion potentielle du processus de contrôle antidopage au Kenya et détournement potentiel de fonds reçus par l'AK de la part de Nike".

Le président Isaiah Kiplagat est également soupçonné d'avoir reçu "deux véhicules motorisés de la part de la Fédération qatarienne d'athlétisme pour la période 2014-2015", selon le communiqué de la commission d'éthique.

 

Pour le moment, seuls les têtes tombent, pas encore le système, au contraire de la Russie. Et le Kenya espère éviter le sort de ce dernier pays, suspendu de toute compétition d'athlétisme à neuf mois des jeux Olympiques de Rio.

Le conseil de l'IAAF, réuni vendredi dernier, a ainsi focalisé son attention sur le cas russe, laissant pour le moment de côté la question kényane.

 

- 'Vrai problème' -

 

Celle-ci, pourtant, est brûlante. "Le Kenya a un vrai problème. S'ils ne travaillent pas sérieusement (contre le dopage), je pense que quelqu'un le fera pour eux", a averti sans détour Dick Pound, président de la commission d'enquête de l'Agence mondiale antidopage dont le rapport est à l'origine des soucis russes.

 

Un reportage de la télévision allemande ARD à l'origine des investigations contre la Russie, accuse également des athlètes kényans, qui dominent le demi-fond et le fond ainsi que les courses sur route à l'échelle planétaire.

 

La commission d'enquête doit rendre début 2016 la deuxième partie de son rapport, dont les conclusions pourraient être dévastatrices pour le Kenya et l'IAAF.

"Quand nous rendrons publiques ces informations, il y aura un effet de sidération. Je pense que les gens se demanderont comment cela a pu être possible. C'est une trahison complète de ce que les gens en charge du sport devraient faire", a asséné Pound dans la presse britannique.

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