*Porte rouge, siège du groupe Tout Grand BASOKIN, à Kinshasa, a vibré le dimanche dernier, au rythme des ancêtres, avec le chanteur MI-AMOR, meilleur griot Songye en RDC. Une ambiance euphorique a marqué la soirée de présentation officielle du nouveau disque du directeur artistique de BASOKIN. Fanatiques, collège de fondateurs et notables songye de Kinshasa et de l’étranger ont rehaussé de leur présence cet événement artistique.
«BASONGYE M’BATADE», c’est le titre phare du nouveau playing de MI-AMOR, qui a été lancé sur le marché du disque avec la bénédiction traditionnelle des ancêtres. Le folklore dans toute sa dimension a été célébré par les invités et les musiciens ambassadeurs de la culture songye. Au sens littéraire, «BASONGYE M’BATADE» se traduit par les «Basongye ont des enfants ». Il est constitué de six chansons, à savoir : «Basongye M’batade», «Tabo Mutande», « Pamba a Ku Miombe», «Nakudilanga» et «Tanga Dimango mpibue». L’auteur a, également, dédié une chanson à la grande paroisse catholique de son terroir, avec comme titre «Centenaire de la paroisse St Martin de Kabinda». Toutes ces compositions portent la signature bien contrôlée du Pharaon noir. Avec sa voix imposante, le griot a assuré lui-même le lead vocal dans toutes les chansons.
De très bonne qualité, le disque a été artistiquement travaillé avec le concours de musiciens de BASOKIN. Du côté chœurs, les infatigables du groupe tels que Peuple Ngoy et JP Katongola, ont donné les meilleurs d’eux-mêmes.
Dans l‘orchestration, on a retrouvé la participation de Papy Otomba (guitare basse), Mopero (solo) et Diesel (percussion).
Dans son adresse, MI-AMOR a souligné que la réalisation de ce nouvel album s’inscrit dans le cadre de sa mission qui consiste à interpeller la conscience de l’élite songye. ‘‘Encore une fois ma voix vous invite à penser au développement de la province de Lomami’’, a-t-il déclaré.
Une œuvre de haute facture
Riche en paroles et textes, ce disque constitue un message fort à l’intention de l’élite et notables Songye. Dans cet opus, MI-AMOR vante et présente les enfants de Basongye par corporations respectives et aussi dans toutes leurs dimensions. Députés, professeurs d’universités, médecins, avocats, magistrats, journalistes et ingénieurs Songye sont cités dans les chansons. Ils s’y retrouveront par rapport à leur contribution distinctive pour le développement du pays et pour la promotion de la culture songye. Mais, puisqu’une chanson n’est pas un livre, le griot n’a cité que quelques uns, en les illustrant sur vidéo.
A en croire MI-AMOR, ce nouvel album s’inscrit dans la suite logique de son combat contre la globalisation tribale à Kinshasa, où l’on confond parfois les Basongye avec d’autres peuple du Grand Kasaï. Sa démarche vise à démontrer que chez les Basongye, il y a des cadres qui ont des grandes responsabilités au sommet même de l’Etat et dont beaucoup les ignorent.
Pour joindre l’utile à l’agréable, le leader de BASOKIN s’est produit sur le champ, en exécutant quelques chansons tirées de «BASONGYE M’BATADE». Chaque morceau était une occasion pour le public d’envahir la piste pour se trémousser, avec le griot.
Une ambiance festive a montré que l’opus est bien accueilli par le public. Nombreux se sont procurés sur place le CD audio à un prix promotionnel de 10$. A consommer sans modération, «BASONGYE M’BATADE», signale-t-on, est aussi disponible à l’édition Musongye Mukielengye, sur l’avenue Bagata n°10, en face du Parquet de Grande Instance de Kalamu, à Matonge.
J. Diala