Cela fait pratiquement deux semaines que la monnaie nationale, le Franc congolais, a amorcé une descente vertigineuse aux enfers. Situation qui ne cesse de susciter des interrogations du commun des mortels congolais et étrangers ayant choisi de s’établir en RD Congo.
Après avoir tangué pendant plus d’une semaine au-dessus de la barre de 1050 Fc le dollar, le Franc congolais vient de franchir le cap de 1100 Fc le dollar juste au début de la semaine en cours. Un tour effectué à travers les grandes places de change à Kinshasa a confirmé la dégringolade de la monnaie nationale face aux devises étrangères, spécialement le dollar américain et l’Euro. Le taux est encore plus élevé sur le marché parallèle lorsqu’il s’agit de l’opération d’achat des devises étrangères.
Pourquoi en est-on arrivé là ? Qu’est-ce qui explique cette surchauffe spectaculaire sur le marché de change, alors que le Franc congolais a gardé sa stabilité pendant plusieurs mois ? Ce sont là les principales questions que les Congolais en général, et les Kinois en particulier, se posent.
Hormis cette chute vertigineuse ou mieux cette descente aux enfers qu’enregistre la monnaie nationale depuis le mois d’août dernier, il y a un autre phénomène, semblable à celui vécu pendant la Deuxième République. Il s’agit de la présence des billets de banque neufs, à plusieurs valeurs faciales, sur le marché parallèle. L’origine de ces billets pimpants neufs ainsi que leur abondance sur le marché non seulement attirent la curiosité, mais suscitent également des interrogations dans les sens divers.
Comme il fallait s’y attendre, cela a entraîné l’emballement des prix des principaux produits de consommation sur le marché, en commençant par celui du carburant, en dépit du mouvement contraire qu’il connaît sur le marché international. En l’espace de deux semaines, le prix du litre d’essence et de gasoil a enregistré une augmentation de 100 Fc. Sur le marché international, la tendance reste à la baisse.
Pour les observateurs de la scène politique congolaise, la situation pourrait être liée à la réunion entre politiciens qui se tient depuis le 1er septembre dernier à la Cité de l’Union Africaine où les participants reçoivent le perdiem qui se répercuterait directement sur le marché de change.
Ils rappellent, à ce propos, qu’il s’agit d’une pratique régulière en République Démocratique du Congo où chaque fois qu’on organise une grande rencontre politique, la monnaie nationale a tendance à perdre de sa valeur. Ce fut le cas à l’époque de la Conférence Nationale Souveraine, les Concertations nationales de septembre-octobre 2013, voire le Dialogue intercongolais malgré sa tenue loin des frontières nationales.
Dom