L’entêtement du gouvernement et de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) prouve que ces deux institutions ne veulent pas rencontrer les préalables indispensables à l’organisation des élections inclusives, crédibles et apaisées.
C’est à cette conclusion qu’ont abouti hier lundi 20 avril, dans la salle de réunion de Notre Dame de Fatima à Kinshasa dans la commune de la Gombe, des partis politiques, regroupements politiques et groupes parlementaires de l’opposition, ainsi que des membres l’organisation de la société civile et de la diaspora. Il s’agissait pour ces personnes d’examiner la situation politique délétère régnant dans le pays à la suite du processus électoral.
Ils ont donné pour exemple la réplique du samedi 18 avril courant aux questions parlementaires, le vice-premier ministre Evariste Boshab, faisant montre d’une légèreté sans pareille, en prenant notamment les élections chaotiques de novembre 2011 comme référence.
Pour les personnes présentes à Fatima, ces réponses traduisaient la volonté de Kabila. Elles se sont d’ailleurs insurgées contre l’improvisation, la précipitation et le danger de l’installation des nouvelles provinces “ in tempore suspecto “, alors que les risques de balkanisation du pays sont réels et les difficultés tant matérielles que financières de sa mise en œuvre démontrant que c’est “ une entreprise suicidaire ».
Elles affirment, entre autre, que “ l’initiative précipitée de Kabila d’installer les nouvelles provinces en ce moment précis n’obéit pas à l’esprit de la constitution mais participe plutôt de la stratégie du chaos, rendre le pays ingouvernable par le désordre et les troubles pour justifier le glissement qu’il recherche désespérément “.
Une telle hypothèque sur la stabilité du pays et la sécurité des Congolais pour eux “inacceptable ».
Ils ont déclaré observer que la CENI, comme en 2011, refuse d’honorer son engagement de réagir officiellement à leur déclaration du 27 février 2015 et continue de faire la sourde oreille à leur contreproposition de calendriers, exigeant notamment l’enrôlement de nouveaux majeurs et le renvoi des élections urbaines, municipales et locales après les locales après les élections de novembre 2016.
Les partis politiques, regroupements politiques et groupes parlementaires de l’opposition, ainsi que des membres l’organisation de la société civile et de la diaspora on fait savoir qu’ils ont décidé de rejeter l’activité en rapport avec le dépôt des candidatures aux élections provinciales, telle qu’annoncée par la CENI à parti du 15 avril courant. Par conséquent, ils demandent à tous partis et regroupements politiques de l’opposition, organisations de la société civile ainsi qu’a d’autres candidats indépendants sur toute l’étendue du territoire national de s’abstenir de toute participation au processus en cours mené par la CENI, en attendant l’issue de la rencontre sollicitée.
Du charnier de Maluku
Concernant le charnier de Maluku, ils ont déclaré fustiger non seulement l’inhumation des compatriotes au mépris des réglementations en matière funéraire, mais aussi les tentatives bancales du président de l‘Assemblée nationale d’étouffer cette affaire.
C’est ainsi qu’ils exigent une enquête internationale et indépendante, avec exhumation des corps et prise d’ADN. Etant donné la gravité du problème, ils ont introduit le vendredi 17 avril courant une motion de défiance contre le vice- premier ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité et mis en demeure le bureau de l’Assemblée nationale de l’inscrire à l’ordre du jour de ses travaux, conformément au règlement intérieur.
Situation d’insécurité généralisée
Ils ont dénoncé et condamné l’insécurité généralisée au pays, celle de l’Est du pays en particulier. Les acteurs politiques de l’opposition, les membres de la société civile, les défenseurs des droits de l’homme les étudiants et les jeunes qui croupissent en prison et dans les geôles de l’ANR, qui sont menacés de mort, intimidés à souhait ou harcelés par des procès politiques bidons, émaillés parfois d’incidents.
Par Julie MUADI