En République démocratique du Congo, un médicament « made for Africa »

Jeudi 2 octobre 2014 - 13:52

Ce dimanche, à peine la messe achevée, les habitants de Kikobo, un petit village de République démocratique du Congo (RDC), sont attendus pour une tout autre cérémonie. A l'ombre des gigantesques manguiers, une équipe de laborantins a installé un laboratoire de campagne : sur une simple table en bois, deux microscopes, une petite centrifugeuse, des flacons de réactifs, une montagne de petits tubes à essai. La mission de ces blouses blanches qui sillonnent toute l'année la brousse : traquer dans le sang de la population un minuscule parasite à l'origine de la maladie du sommeil (trypanosomiase humaine africaine, dans le jargon scientifique). Inoculé par la piqûre de la célèbre mouche tsé-tsé, il envahit progressivement l'organisme avant de s'attaquer au système nerveux central, jusqu'à tuer le malade.

« On peut rester deux ans sans symptômes précis, avec des épisodes inexpliqués de fièvre souvent interprétés comme des crises de paludisme. Au stade le plus avancé, le comportement est altéré et les symptômes sont confondus avec ceux d'une maladie mentale, voire de la sorcellerie », explique le docteur Crispin Lumbala, du ministère de la santé de RDC. « Le premier réflexe est souvent de s'adresser à un guérisseur, ce qui retarde le diagnostic, et, pendant ce temps, le malade peut transmettre le parasite à son entourage », ajoute le médecin.

En RDC, la moitié des 68 millions d'habitants vivent dans des zones infestées par la mouche tsé-tsé. Entre 5 000 et 6 000 nouveaux cas sont recensés chaque année, sur les 7 000 comptabilisés...

Le Monde

 

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