Gouvernement de cohésion nationale : Voici les premières fissures de Matata II

Lundi 15 décembre 2014 - 09:24

La cohésion recherchée au sein du nouveau gouvernement dit de cohésion nationale semble déjà mise en brèche par ses acteurs. Des querelles en son sein n’ont pas fini d’émailler sa mise en place. La dernière en date est l’escalade verbale du président national de l’AFDC.

C’est au cours de la matinée politique de son parti que le ministre Bahati est sorti de ses gongs en présence de ses combattants pour fustiger le partage des postes ministériels au sein de l’actuel gouvernement. En effet, fort de ses 20 députés à l’Assemblée nationale, le leader de I’AFDC s’estime lésé en dépit de son élévation à la direction de l’Economie nationale.
Devant ses cadres et militants réunis à Kinshasa le 11 décembre dernier, le jour même où Bahati Lukwebo a procédé à la remise et reprise avec Willy Makiashi, vice-Premier ministre en charge de l’Emploi, le nouveau ministre de l’Economie nationale a tonné : “Nous avons enregistré des frustrations, des injustices, des humiliations. Tous les postes auxquels nous avions droit, on a préféré les donner à d’autres personnes.

Et aussi, Bahati n’a pas supporté que le Ministère du Travail sous sa charge n’était qu’une simple portefeuille. A son départ, on en a fait une vice-primature.
L’élu de Kabare a profité de cet événement pour une véritable démonstration en alignant ses 20 députés. Pour .dire, il faut désormais compter avec I’AFDC comme une véritable force dé la Majorité présidentielle.
D’aucuns soutiennent que la démarche d leader de I’AFDC frise une nouvelle rébellion au sein de la Majorité, une attitude de nature à énerver la charte et les statuts de la Majorité présidentielle.

Les détracteurs du président de I’AFDC parlent aussi de chantage à l’endroit de l’Autorité morale de la Majorité. L’ouverture de ce gouvernement de cohésion vise à faire face aux menaces de balkanisation qui guette la République surtout à l’Est. A cet effet, chaque leader politique devait accepter de consentir de sacrifices.
Sinon que dire de Athanase Matenda, de la Nouvelle alliance des démocrates –NAD- ? Tout en acceptant de d’avoir quitté le gouvernement en tant que ministre des Finances, il a toujours témoigné de sa fidélité à l’Autorité morale de la MP. Il a appelé ses militants à l’apaisement et à la retenue en dépit du fait que sa ministre du Genre et Famille a été réduire aux fonctions d’ADG de l’ONIP (Office national d’identification de la population). Le Mouvement social pour la démocratie (MSR) de Pierre Lumbi a aussi préféré se réserver.
Le Chef de l’Etat qui doit, sauf imprévu, s’adresser aujourd’hui à la Nation à travers les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, devra rencontrer les préoccupations des uns et des autres.

En attendant, au Mouvement de libération du Congo (MLC), Eve Bazaiba a été nommée Secrétaire générale de ce parti de l’opposition en remplacement du vice-Premier ministre Thomas Luhaka, désavoué par les siens avec Germain Kambinga et Egwake Orner. Cette décision rendue publique dimanche 14 décembre par l’inspecteur général du MLC, Jacques Djoli, a été prise par le président du parti Jean-Pierre Bemba. D’entrée de jeu, la quatrième Secrétaire générale du parti de JP Bemba a indiqué:
Finie la turbulence. Nous avons atterri en douceur. Je prends l’engagement devant Dieu et les hommes de pouvoir servir mon pays à travers le Mouvement de libération du Congo avec l’appui de tous les militants en ajoutant une dose d’imperméabilité en terme de corruption qui gangrène notre pays ».
LP

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