Halte à la dérive ! Montages, coups bas, … : les frondeurs du G7 dans le viseur

Mercredi 30 septembre 2015 - 09:43

La Majorité présidentielle n’a pas digéré la fronde de sept partis qui forment aujourd’hui le G7. Dans ses rangs, les plus zélés peaufinent des stratégies pour, disent-ils, punir ceux qui, à leurs yeux, ont trahi l’autorité morale de la MP. Dans la Majorité des groupes informels travaillent méticuleusement surie dossier. Tous les coups sont permis. Des détournements fantaisistes, des fraudes ou évasions fiscales tout aussi hasardeuses sont imaginées pour mettre en difficulté leurs frères-ennemis. On n’est plus loin de la dérive, alors que 2016 avance à grands pas.

La dernière correspondance du groupe de sept partis politiques de la Majorité présidentielle au chef de l’Etat pousse cette famille politique à perdre tout son sang-froid. En lieu et place de privilégier le dialogue interne, la MP a choisi la voie forte, en excluant de ses rangs les sept partis frondeurs. Ainsi est né le G7 qui, entre-temps, se mobilise pour se doter d’instruments juridiques nécessaires en vue de se créer un espace dans le microcosme politique congolais. Ce n’est pas pour autant que la MP croisse les bras et attend subir les événements.

Dans la Majorité, la fronde G7 est un affront que ses caciques ne pensent pas éponger de si tôt. Ils sont prêts à se venger - peu importe les moyens à utiliser. Comme toujours, c’est l’aile dure de la Majorité qui se charge de la basse besogne. Tout est mis en place pour faire couler les leaders du 07. Ayant pour la plupart exercés de hautes fonctions dans les institutions, c’est en épluchant dans leur passé qu’on croit dénicher la petite bête.

Tous les coups sont permis pour atteindre cet objectif. Dans l’opinion, l’on craint que cela tourne en une sorte de chasse à l’homme. Ce qui ne serait pas sans conséquence sur le climat politique, de plus en plus tendu.

Des sources internes à la Majorité rendent compte de la création d’une cellule technique qui a reçu mission de réunir le plus de preuves possibles pour inculpe les principaux leaders du G7. Au moment opportun, l’appareil judiciaire devait être actionné pour passer à l’action. En effet, les plus durs ont décidé, rapporte-t-on, de corriger l’opprobre dont a couverte leur autorité morale à la suite de multiples correspondances du G7 et les démissions qui s’en sont suivies. Dans leur démarche, ils auraient reçu, note-t-on, le quitus des instances dirigeantes de la MP. L’affaire est donc boutiquée en haut lieu.

Mais, que gagnerait la MP en s’engageant sur cette voie? La question est sur toutes les lèvres.

Néanmoins, pour l’instant, la Majorité a choisi, selon ses propres termes, de « punir les frondeurs ». Elle est déterminée à passer à l’action. Car dans ce Congo qui se veut démocratique, la justice, longtemps instrumentalisée, est capable de tout montage. On a vécu de pires scénarii dans le passé. Il n’et pas exclu qu’on en revive encore d’autres.

Halte à la dérive !

Si la Majorité présidentielle se prépare à engager une chasse à l’homme-contre les frondeurs du G7, il faut reconnaître que les conséquences d’une telle démarche pourraient être dramatiques dans la poursuite du processus électoral. Le climat politique, déjà délétère, ne se prête pas à un tel schéma.

Il faut se rappeler qu’en 2013, le chef de l’Etat, craignant une surchauffe du climat politique et soucieux de la cohésion nationale, avait convoqué les concertations nationales dans l’espoir de fédérer davantage les forces politiques et sociales autour d’un seul idéal: la sauvegarde de la patrie. Tout récemment, le chef de l’Etat a rebondi en invitant les acteurs politiques et sociaux à un dialogue politique « afin qu’ensemble, a-t-il dit dans son message l’occasion du 55ème anniversaire d’indépendance de la RDC. Majorité, Opposition et Société civile, puissions convenir des voies et moyens permettant de surmonter des obstacles qui jonchent la marche vers la troisième série d’élections générales voulues libres, transparentes et crédibles et aussi apaisées par notre peuple qui avait été privé d’élections démocratiques pendant les 45 premières années de notre indépendance ».

Vu sous cet angle, nuire à tout prix au 07 pourrait s’avérer contreproductif aussi bien pour la Majorité que pour son autorité morale. Pire, cette action s’écarte totalement de la vision du chef de l’Etat qui, de tout temps, appelle à une cohésion nationale en vue de baliser la voie pour un processus électoral apaisé.

Des montages fantaisistes, des coups bas Contre, notamment, des leaders de G7, sont des pratiques éhontées qui ne feront pas avancer la démocratie congolaise.

En 25 ans d’expérience démocratique, la classe politique congolaise doit être en mesure d’accepter la contradiction. Et, la MP, qui se veut une grande famille politique bâtie sur des normes véritablement démocratiques, doit fournir des efforts pour s’élever à ce niveau. Il ne faut pas qu’elle se laisse entraîner par ceux qui, dans ses rangs, ne nourrissent qu’un seul projet : la vengeance et le nivèlement par le bas. Aussi sont-ils prêts à tout pour assouvir leur soif de vengeance. Ce qui ne va pas dans le sens de servir le chef de l’Etat. Bien au contraire, la chasse au G7 ne sera que source de tensions, au point d’envenimer davantage le climat politique.

La MP ferait mieux de se détourner de cette voie, en acceptant la contradiction tout en laissant jouer librement, aussi bien dans ses rangs qu’ailleurs, le débat démocratique.

LE POTENTIEL

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