Trois des fondateurs du mouvement citoyen congolais Filimbi (RDC) viennent de s’exiler en Europe, après s’être cachés pendant plusieurs semaines à Kinshasa pour fuir la répression organisée par le régime de Joseph Kabila. Ils accordent leur première interview à "Jeune Afrique".
Quartier de Masina, Kinshasa, le 15 mars 2015. Le nouveau mouvement Filimbi (sifflet en Swahili) s’apprête à tenir sa première conférence de presse lorsque les forces de l’ordre débarquent et arrêtent tout le monde : journalistes, diplomates, militants sénégalais et burkinabè venus soutenir cette initiative, et, donc, militants congolais.
Mais parmi eux, quelques-uns parviennent à s’enfuir, comme Floribert Anzuluni, Yangu Kiakwama ou encore Franck Otete.
"Nous lançons un appel à M. Floribert Anzuluni, tonne, quelques jours plus tard, le ministre de la Communication, Lambert Mende, en conférence de presse. Où qu’il se trouve, il y a intérêt, pour lui et pour la recherche de la vérité, qu’il se présente devant les enquêteurs."
Pendant plusieurs semaines, Anzuluni et ses compères vont vivre dans la crainte d’une arrestation. Et pour cause : leurs amis Fred Bauma, Sylvain Saluseke et Yves Makwambala, arrêtés lors de la première descente de police, sont toujours en détention, à Kinshasa. Réfugiés dans la clandestinité les trois fugitifs se sont finalement exilés : ils sont arrivés en Belgique, le 12 avril.
Comment se sont-ils cachés ? Comment sont-ils arrivés jusqu’en Europe ? Et que comptent-ils faire maintenant ? Ces trois militants ont accordé leur première interview à Jeune Afrique.