Intolérance, arrestations, condamnations fantaisistes, séquestrations… : Gabriel Kyungu dénonce la » dictature » au Katanga

Mardi 6 septembre 2016 - 12:31
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Quant au dialogue, c’est  » une pièce de théâtre dirigée par un complicateur « 

» Nous sommes entrain de passer un véritable calvaire de la dictature qui s’implante dans la province du Katanga « , a dénoncé, hier lundi 5 septembre, Gabriel Kyungu Wa Ku-Mwanza, président de coordination du Rassemblement/Katanga, lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa, au siège du G7, dans la commune de la Gombe.

Kyungu décrie les méthodes dictatoriales érigées en système à Lubumbashi, Kolwezi, Kalemie et Kamina, qu’il compare à un incontestable esclavagisme dont est victime la population, particulièrement celle qui ne regarde pas dans la même direction que la Majorité présidentielle.  » Voilà mon cri de détresse : la dictature bat son plein au Katanga « , a-t-il insisté.

Parmi tant d’exemples, Kyungu cite la manifestation du 29 août dernier, organisée par le Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement, du reste autorisée par le maire de la ville de Lubumbashi.

Malgré l’autorisation, des éléments de la police nationale et de l’armée se sont interposés pour empêcher la tenue de ce meeting. Des échauffourées s’en sont suivies entre les militants du Rassemblement, raconte l’ancien président de l’Assemblée provinciale du Katanga, et les forces de l’ordre qui, à l’en croire, ont usé de gaz lacrymogène, avant de tirer à balle réelle.

Bilan, une quarantaine de manifestants arrêtés, jugés nuitamment et condamnés. Le bourgmestre adjoint de la commune de la Kenya a, quant à lui, écopé de sept ans de prison, pour avoir demandé aux policiers de ne pas brutaliser les membres du Rassemblement. Une pauvre maman est, de son côté, condamnée à six mois de prison pour avoir donné de l’eau aux combattants qui avaient aspiré du gaz lacrymogène.

Les Katangais envient Kinshasa

Selon Gabriel Kyungu, la population du Katanga envie, pour l’heure, la ville de Kinshasa où l’Opposition a, plus ou moins, un espace de libre expression, sans pour autant être inquiétée.

Car, en dehors de la chaine officielle, quelques opposants détiennent leurs propres médias où ils expriment leur pensée. Ce qui n’est pas le cas au Katanga où aucun média proche de l’Opposition ne fonctionne. Et d’insister,  » au Katanga, on est des esclaves. Nous vivons une dictature sanguinaire « , renchérit-il avec amertume.

Dialogue : une  » pièce de théâtre  » dirigée par un  » complicateur « 

Pour Gabriel Kyungu Wa-Ku-Mwanza, ce qui se passe à la cité de l’Union africaine, à Kinshasa, n’intéresse pas le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, ni la population.  » Il s’agit d’une pièce de théâtre dirigée par un complicateur « , plutôt qu’un facilitateur, souligne-t-il.

Il se dit certain que Kodjo veillera toute l’éternité pour chercher à pécher des gros poissons qu’il n’attrapera jamais tant que les préalables de l’Opposition ne seront pas rencontrés. » Dans cette comédie, la finalité c’est de faire appliquer l’arrêt de la Cour constitutionnelle pour que Kabila reste au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat « , prévient-il. Et de poursuivre,  » raison pour laquelle on les a tous confinés dans un camp militaire « .

Le président national de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec), qui dit avoir rencontré Tshisekedi le dimanche 4 août dernier, estime, enfin, que le conclave de la cité de l’Union africaine restera un  » monologue  » tant que le Rassemblement qui a déjà présenté sa feuille de route n’y prendra pas part. Et ce cahier des charges devra être préalablement respecté par la Majorité présidentielle.

Par Lefils M.