Kabila : «Plus rien ne pourra arrêter le train des futures élections»

Vendredi 1 juillet 2016 - 09:27
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Mes Chers Compatriotes,

30 juin 1960, 30 juin 2016, cela fait exactement 56 ans depuis que nos Pères de l’Indépendance nous ont légué un bel héritage, celui d’un Congo affranchi de toute servitude et domination étrangère, avec un peuple libre, digne et fier d’être Congolais ; un grand peuple au cœur du continent.

Oui, aujourd’hui, 56 ans après, ensemble, nous avons engagé un long processus de construction d’une nation forte qui a pu résister, avec courage et détermination, à toutes les tentatives des forces centrifuges dont l’objectif était, naturellement, de nous diviser.

Que nos forces de défense et de sécurité, qui travaillent nuit et jour, dans des conditions extrêmement difficiles, à la défense de la patrie, trouvent ici l’expression renouvelée de la reconnaissance de notre peuple.

Alors que le pays court encore les mêmes risques et reste exposé aux mêmes menaces comme au lendemain de notre indépendance, aujourd’hui encore, hélas ! certains parmi nous et autour de nous, pensent que le 30 juin 1960 n’aura été qu’une date comme toutes les autres, une date sans signification particulière, un vieux et un lointain souvenir rapidement effacé de la mémoire collective ou à effacer à tout prix.

En témoignent les ingérences étrangères intempestives et illicites, dans les affaires de politique intérieure de notre pays.

Célébrer l’anniversaire de notre fête nationale, c’est rappeler donc, une fois de plus, que le Congo est un Etat souverain, disposé à nouer, sans nul doute, des partenariats constructifs et mutuellement avantageux avec tous les autres Etats, dans le respect de leurs peuples respectifs.

C’est de haute lutte en effet, que ce statut a été conquis. Nos héros et martyrs en ont payé le lourd tribut, pour que vive la patrie, toujours et perpétuellement en danger. Voilà qui explique que le crédo de notre lutte demeure le respect du droit de notre peuple à s’autodéterminer, conformément à l’intérêt national.

Chers compatriotes,
C’est interpellé par l’héritage de nos héros et de nos Pères de
l’indépendance, que nous nous employons, à travers le processus de
décentralisation, à doter notre pays d’une nouvelle organisation
territoriale. Celle-ci vient, en effet, d’être consacrée à travers
l’installation des vingt et une nouvelles provinces, dotées
démocratiquement de leurs animateurs, faisant passer ainsi le nombre
total de nos entités provinciales de 11 à 26.
Notre objectif, c’est bien de parvenir à une meilleure administration
de l’ensemble de notre territoire national et à une bonne prise en
charge des besoins fondamentaux de nos concitoyens de l’arrière-pays.
Oui, au contact avec nos populations du Congo profond, J’ai vu
renaître l’espoir du redécollage du développement de nos territoires
et de nos campagnes.
Notre engagement, ensemble avec les dirigeants de ces nouvelles
provinces et ceux des entités de base qui seront rapidement désignés,
c’est de ne pas trahir cet immense espoir.

Chers compatriotes,
En ce moment où nous célébrons notre fête nationale, J’ai conscience
de la situation économique préoccupante que traverse notre pays, suite
principalement au choc exogène découlant de la baisse continue des
cours des matières premières d’exportation qui affectent plusieurs
pays producteurs, à travers l’Afrique et dans le monde.
Après avoir résisté vaillamment pendant plusieurs mois, la stabilité
et la croissance économique de notre pays, amorcées au prix de
beaucoup de sacrifice, depuis 2001, sont aujourd’hui, mises à rude
épreuve.
Et Je comprends la perplexité qui est la vôtre, au regard de la
baisse du pouvoir d’achat de chacun de vous, surtout celui des plus
démunis, avec des conséquences prévisibles sur le panier de la
ménagère. J’aime autant vous assurer que l’amélioration des nos
conditions de vie demeure au centre de nos préoccupations
quotidiennes.
Nous allons accentuer nos efforts de stabilisation économique et
monétaire, à travers la mise en œuvre des 28 mesures économiques à
caractère prioritaire et celle de la loi des Finances rectificative de
l’exercice 2016 que Je viens de promulguer.
C’est dans ce sens que des instructions particulières ont été données
au Gouvernement en vue de limiter au maximum, les effets néfastes de
cette crise, et J’en assurerai un suivi particulier.
Dans le même contexte, notre jeunesse devrait être assurée, que ses
préoccupations, ses doutes et ses ambitions, demeurent au cœur de
notre action. Voilà pourquoi, en plus de l’initiative du financement
des meilleurs projets des jeunes entrepreneurs, dont l’appel a été
lancé début juin dernier, sur toute l’étendue du territoire national,
J’ai instruit le Gouvernement à œuvrer à la mise en place rapide d’un
fonds spécial de promotion de l’entreprenariat et de l’emploi des
jeunes de toutes les catégories socioprofessionnelles, en vue d’un
traitement plus structurel des problèmes de chômage des jeunes.

Chers Compatriotes,
La date du 30 juin, c’est aussi une occasion pour un rappel constant à
la vigilance car, aujourd’hui comme hier, des menaces à l’intégrité de
notre territoire, à la stabilité de nos Institutions ainsi qu’à la
cohésion nationale, demeurent persistantes et pressantes.
Il nous faut, envers et contre tout, œuvrer, de manière inlassable, en
faveur de la paix et de la sécurité de notre pays, et faire face aux
actes terroristes qui nous sont imposés.
Voilà pourquoi, nos forces de défense et sécurité poursuivent, avec
détermination, leur croisade contre les mouvements terroristes
actuellement en cavale dans deux groupements du secteur Beni-Mbau,
territoire de Beni. Cette traque gagnera chaque jour en intensité,
jusqu’à leur éradication totale.

Mes chers compatriotes,
Avant de terminer mon propos, J’aimerais rappeler qu’il y a une année,
jour pour jour, J’avais annoncé l’option d’organiser le dialogue en
vue de garantir un processus électoral inclusif, crédible et surtout,
apaisé.
Avec l’implication de l’Union Africaine, un processus de facilitation
international avait permis d’engager des contacts avec toutes les
parties prenantes en vue de l’ouverture de ces pourparlers de grand
intérêt national.
J’ai eu à l’esprit, l’impérieuse nécessité d’engager la classe
politique à conjurer les contestations intempestives des calendriers
publiés généralement sous des pressions diverses et celles,
prévisibles, d’un fichier électoral qualifié, à juste titre, de peu
fiable et de non inclusif, en raison de l’exclusion de plusieurs
millions d’électeurs, au nombre desquels, des jeunes majeurs et des
congolais vivant à l’étranger.
J’ai eu enfin à l’esprit le souci de doter la classe politique d’un
cadre pouvant lui permettre de se donner des gages d’un engagement
citoyen à respecter les règles de jeu, en amont et en aval du
processus électoral, afin d’éviter la réitération des contestations
des listes et des résultats électoraux, base matricielle des violences
pré et post-électorales.
Malgré des signaux contrastés envoyés par certains opérateurs
politiques, Je me réjouis cependant de constater que cette initiative
est à ce jour, portée à bout de bras par l’ensemble de notre peuple, à
travers la Société Civile et même la majorité de la classe politique.
Cette option étant pour Moi irréversible, J’encourage le
Facilitateur désigné par l’Union Africaine, à finaliser ses
consultations, en vue de l’ouverture rapide de ce Forum et l’assure du
soutien de la nation congolaise, dans ses efforts visant à parvenir à
un consensus politique sur les questions précitées.
Mes chers compatriotes,
Le dialogue n’étant pas cependant, une fin en soi, Je félicite notre
centrale électorale, la CENI, pour les efforts fournis à ce jour, en
rapport avec les préparatifs des futures élections, à travers
notamment, la révision du fichier électoral.
Le processus étant déjà lancé depuis le 10 février 2016 par le
lancement de l’appel d’offre en vue de l’acquisition du matériel
électorale et, après le test pilote des kits d’enrôlement,
l’attribution des marchés aux entreprises jugées compétitives depuis
le 05 juin 2016, et la signature effective des contrats y relatifs,
plus rien ne pourra arrêter le train des futures élections.
Voilà pourquoi, Je lance, à cet effet, un appel solennel à notre
peuple, comme Je l’avais fait en 2005 et en 2011, de participer
massivement aux opérations proprement dites d’enrôlement des électeurs
qui débutent dans quelques semaines, au cours du mois de juillet de
cette année, par la province du Nord-Ubangui, en vue de
l’établissement des listes électorales.
Je tiens à vous rassurer que toutes les dispositions ont été prises
en vue du financement dudit processus, dans toutes ses séquences, tels
que prescrits par la loi, mais également en vue de sa sécurisation.
Et comme en 2006 et en 2011, tous les moyens logistiques de l’Armée
seront mobilisés et mis à la disposition de la CENI à cette même fin.
Notre engagement en faveur de la démocratie, à travers l’expression
régulière de la souveraineté populaire prescrite à l’article 5 de la
Constitution est à ce prix.

Mes chers compatriotes,
À tous ceux qui pensent que l’histoire de ce pays devrait toujours
s’écrire en lettres de sang et par les autres, nous rappelons que
c’est par le peuple congolais, et en République Démocratique du Congo
que, dans la paix, les nouvelles pages de l’histoire de notre pays
restent à écrire et le seront. Car, comme nous n’avons jamais cessé de
le répéter, notre peuple est aujourd’hui mûr. Il connaît parfaitement
où se trouvent ses intérêts et comment en assurer la défense.
Ces derniers le seront, non plus par la violence, mais plutôt à
travers la recherche permanente d’un consensus responsable,
susceptible de nous aider à préserver les acquis de la lutte de nos
Pères de l’indépendance et ceux de nos efforts communs, à savoir la
paix, la stabilité politique et économique retrouvée ainsi que le
vaste patrimoine des infrastructures bâties, en peu de temps, au prix
de plusieurs sacrifices, et des chantiers en cours d’exécution.
Que vive la République Démocratique du Congo !
Que Dieu bénisse notre pays !
Bonne et heureuse fête de l’indépendance !

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