Kinshasa : La Banque mondiale octroie un financement additionnel de 50 millions USD au FSRDC en appui aux zones post-conflit

Jeudi 15 octobre 2015 - 05:49

Le Fonds social de la République démocratique du Congo (FSRDC) est fier de sa prestation dans l’Est du pays, qui lui a valu un financement additionnel de 50 millions de dollars de la Banque mondiale.

Son coordonnateur national, Ruffin Bo-Elongo Kimuemue (photo), l’a confirmé le 13 octobre 2015 lors d’un point de presse tenu à Kinshasa. Occasion pour lui et son équipe d’évaluer leur prestation devant les professionnels des médias présents au rendez-vous.

Deux grands projets ont attiré l’attention des responsables des FSRDC : le projet pour la Stabilisation de l’Est de la RDC pour la paix (STEP) et le projet sur les Violences Sexuelles Basées sur le Genre (VSBG). Financées par la Banque mondiale, ces initiatives sont toutes focalisées à l’est du territoire national. Elles ont aussi la particularité d’émaner de la base.

Aux dires du coordonnateur national, le FSRDC ne conçoit pas des projets. Il recourt plutôt aux comités locaux de développement, constitués des leaders ruraux émanant de plusieurs couches sociales. Ensemble, les différents membres de ces structures élaborent un plan local de développement, en répertoriant les priorités de la communauté.

Une fois ce plan élaboré, ils le proposent auprès des comités exécutifs provinciaux afin qu’ils puissent examiner les différentes requêtes et les avaliser avec les concours du staff de FSRDC.

C’est seulement après cette phase que les projets peuvent être financés. Encore faudra-t-il que le FSRDC sélectionne, en toute transparence, les partenaires (généralement des ONG, des entreprises locales ou des consultants) qui seront chargés d’exécuter ces projets, après attribution du marché.

Les avantages de l’approche participative

«Cette démarche, indique Ruffin Bo-Elongo Kimuemue, a pour avantage l’approche participative. Car, les communautés locales se sentent impliquées dans l’identification des besoins et dans le contrôle des travaux. Ils s’approprient ainsi les patrimoines réalisés et les protègent ».

Il ajoute que, « l’approche a aussi pour avantage le fait qu’elle nous permet de travailler régulièrement avec des structures pérennes qui bénéficient, au fil du temps, du renforcement des capacités pour devenir de plus en plus performantes».

Très diversifiés, les projets d’urgence, initiés dans les zones jadis occupées par les rebelles du M23 à titre de phase préparatoire de ‘‘STEP’’ (octobre 2013 à septembre 2014), résident notamment en la construction des écoles, des infrastructures médicales (blocs opératoires, pavillons d’hospitalisation…), en la réhabilitation des marchés, en l’adduction d’eau potable… Une quarantaine environ, leur réalisation s’est avéré un succès, indique le coordonnateur du FSRDC.

Aider les communautés vulnérables

Déployées dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, ainsi que dans les ex-districts de l’Ituri, du Bas-Uélé et du Haut-Uélé (Province Orientale), les initiatives du projet « STEP » ont pour objectif d’améliorer l’accès aux infrastructures socioéconomiques et aux moyens de subsistance des communautés vulnérables.

Financé à hauteur de 84 millions de dollars, le « STEP » est entré en vigueur le 8 septembre 2014 et devrait être exécuté jusqu’au 30 juin 2018, révèle Ruffin Bo-Elongo. Il se structure en trois composantes : appui aux communautés (31 millions de dollars), moyens de subsistance et création d’emplois (31 millions de dollars) et renforcement des capacités (17,1 millions de dollars).

A ce jour, note le coordonnateur du FSRDC, 15 millions de dollars ont été décaissés, dont 13 millions dépensés. « Il nous reste encore 84 % de fonds disponibles», fait-il remarquer, tout en signalant être encore « à la mise en place des préalables majeures et du dispositif institutionnel de mise en œuvre du projet ».

La raison du retard

Quant au projet VSBG, l’intervenant révèle qu’il est financé à hauteur de 16,5 millions de dollars en RDC. A vocation sous régionale, ce projet de lutte contre les violences sexuelles couvre trois pays de la région des Grands Lacs : la RDC, le Rwanda et le Burundi.

Clôturée, sa phase préparatoire s’était déroulée du 6 mai 2014 à janvier 2015. «Ici aussi, c’est à peine 7% de fonds qui ont été décaissés, souligne Ruffin Bo-Elongo. Les ressources disponibles sont encore de l’ordre de 94 %, car les activités n’ont pas encore effectivement démarré».

Au terme de « la mise en place des préalables majeures et du dispositif institutionnel », le lancement effectif des activités, prévu de 2015 en juin 2018, connaît encore des retards, dus à la mise en place des ONG cadres, atteste le porte-étendard du FSRDC.

La fin du projet ramenée à 2020

«Toutefois, fait remarquer le coordonnateur Ruffin Bo-Elongo, le 7 et 8 octobre dernier, nous venions d’avoir des discussions techniques avec la Banque mondiale devant déboucher, dans les jours qui viennent, sur les négociations des accords de Kinshasa ».

Il souligne que « ces discussions ont permis d’obtenir, d’ici fin 2015, un financement additionnel au projet +STEP+, de l’ordre de 50 millions de dollars. Ce qui va entrainer le report de clôture du projet à fin juin 2020, au lieu de juin 2018 ».

En plus, conclut-il, le projet STEP pourra se déployer au delà des provinces initialement déterminées (Nord et Sud-Kivu, Ituri, Bas-Uelé et Haut-Uele), intégrant en plus la Tshopo (dans l’ex-Province Orientale) et le Tanganyika (dans l’ex-province du Katanga).

 

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